
Dans cette affaire d’une ampleur inédite visant l’ex-“reine des influenceurs”, les accusés ont été condamnés à des peines allant de quatre à dix-huit mois de prison, assorties de sursis pour la moitié d’entre-eux.
(...) Il est « démontré » qu’au moment des faits, chacun des vingt-huit prévenus « a eu connaissance du cyberharcèlement subi par la victime et a fait le choix de s’inscrire sciemment dans celui-ci », a estimé le tribunal, qui a rappelé dans sa décision les « répercussions réelles » de ce phénomène pour la santé mentale de la victime.
Dans cette affaire d’ampleur inédite – la plus importante procédure jugée jusque là pour cyberharcèlement devant la justice française –, la moitié environ des prévenus se sont présentés devant les juges, lors d’audiences qui se sont étalées sur plusieurs semaines, entre fin novembre et janvier. « Sale chienne », « arnaqueuse », « tu mérites d’être décapitée et lapidée » : les débats avaient permis d’évoquer la virulence des dizaines de milliers de messages envoyés à la victime, parfois assortis de menaces de mort, et dont certains revêtaient une connotation sexiste et/ou antisémite. Magali Berdah, 42 ans, avait confié au tribunal avoir été « à deux doigts de (se) jeter par la fenêtre ».
Jusqu’à douze mois de prison ferme (...)
La plupart ont expliqué qu’ils voulaient mettre en cause Magali Berdah pour de supposées pratiques commerciales trompeuses à travers sa société Shauna Events – qui met en relation influenceurs et marques. Presque tous ont évoqué le rôle dans cette controverse du rappeur Booba, qui s’est lancé en 2022 dans une croisade contre Magali Berdah et contre ceux qu’il appelle les « influvoleurs », qu’il accuse de multiples arnaques à l’encontre des internautes. Booba est lui-même mis en cause dans ce dossier, mais à travers une procédure distincte : il est mis en examen depuis octobre 2023 pour harcèlement moral en ligne aggravé et placé sous contrôle judiciaire. (...)