
De violentes inondations ont détruit de nombreuses maisons et cultures au Sénégal. Alors que ces inondations dévoilent la nature impérialiste de la crise écologique, les entreprises françaises qui profitent de la domination du Sénégal par la France doivent payer pour réparer les dommages.
Depuis le 12 octobre, le Sénégal est en proie à des inondations massives. « Près de 56 000 personnes ont perdu leur maison, leurs terres, souvent les deux à la fois, selon un bilan officiel donné le 31 octobre et toujours provisoire. Des centaines de milliers d’hectares ont été recouverts par les eaux et le sont encore », relève Le Monde.
Des crues du fleuve Sénégal dues à des moussons tardives et diluviennes, dopées par le changement climatique, ont inondé plus de 500 kilomètres carrés de terres aux alentours du fleuve. (...)
L’approvisionnement en nourriture du pays est également menacé. La région de Podor, cruciale pour l’agriculture, est en effet en plein épicentre des inondations, qui ont coïncidé avec la période des cultures et des semis. « (...)
Ces inondations au Sénégal s’inscrivent dans une vague d’inondations particulièrement dévastatrices au Sahel. Au Niger, 1,1 million de personnes ont ainsi dû se déplacer et 339 sont mortes en raison de pluies intenses qui touchent le pays depuis cet été, le Mali fait face à ses pires inondations depuis les années 1960 et plus de 320 personnes sont mortes au Nigeria. (...)
Par ailleurs, ces inondations intenses rappellent la nature profondément impérialiste de la crise écologique. Comme le rappelle l’Agence Internationale de l’Energie, « Le Sahel est l’une des zones africaines les plus exposées aux effets du changement climatique alors qu’il ne produit que 25 Mt de CO2, soit l’équivalent de la ville de Paris »
Dans le cas du Sénégal, cette dimension est particulièrement frappante en raison de la domination qu’exerce encore la France sur le pays. De nombreuses entreprises françaises à l’image de Total, Orange, Auchan, Engie ou Thalès y font leurs choux gras (...)
Les entreprises françaises sont par ailleurs régulièrement visées par les manifestants en tant que symboles de la domination coloniale (...)
Check Faye, professeur agrégé à l’Université du Quebec, désigne ainsi le Sénégal comme le « 13e territoire d’outre-mer de la France ».
Face à cette dimension impérialiste de la crise écologique, il est essentiel de revendiquer la fin de la domination française sur son pré-carré colonial, du franc CFA, et du pillage par la dette. Il faut que les vrais responsables, à savoir le patronat des grandes entreprises impérialistes, paient pour réparer les dommages de la crise qu’ils ont causée. Alors que la crise écologique entraîne des déplacements de populations qui quittent des zones devenant invivables, et se confrontent à des frontières toujours plus meurtrières, la revendication de l’ouverture des frontières doit être au centre des revendications d’une écologie à la hauteur de la catastrophe actuelle.