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Décoloniser la pensée, la nature et le pouvoir : Fanon, Ferdinand et Rivera Cusicanqui
#decolonisation
Article mis en ligne le 1er mai 2025
dernière modification le 29 avril 2025

1. Fanon et la décolonisation du marxisme : briser l’universalisme eurocentré

Frantz Fanon, dans Les Damnés de la terre (1961), déconstruit le marxisme classique en soulignant son aveuglement colonial[^1]. Pour lui, le prolétariat des colonies subit une double aliénation (de classe et de race), irréductible aux schémas européens[^2]. Contre l’universalisme abstrait, Fanon prône une distension du marxisme :

  • Violence libératrice : Rupture nécessaire avec l’ordre colonial, restaurant l’agentivité des opprimés[^3].
  • Réinvention théorique : Intégration des luttes antiracistes et anticoloniales comme moteurs centraux de l’émancipation, au-delà de la seule lutte des classes[^4].

2. Malcolm Ferdinand : décoloniser l’écologie, penser la « double fracture »

Dans Une écologie décoloniale (2019), Malcolm Ferdinand révèle comment l’environnementalisme occidental occulte l’histoire esclavagiste et coloniale[^6]. Sa notion de double fracture désigne la séparation artificielle entre crises écologiques et questions coloniales (...)

3. Silvia Rivera Cusicanqui : décoloniser le pouvoir, réhabiliter les savoirs autochtones

La sociologue bolivienne Silvia Rivera Cusicanqui prolonge Aníbal Quijano en analysant la colonialité interne des États post-indépendance[^10] :

  • Colonialisme à deux faces : Persistance des structures de domination via l’État-nation (marginalisation des indigènes) et alliances avec les puissances néocoloniales[^11].
  • Décolonisation radicale : Valoriser les ontologies relationnelles andines (ayni, réciprocité) et les formes de gouvernance communautaire, contre le multiculturalisme de façade[^12]. (...)

Synthèse : vers une écologie politique décoloniale

Croiser Fanon, Ferdinand et Rivera Cusicanqui révèle des impensés communs :

  • Critique de l’universalisme : Qu’il soit marxiste ou environnementaliste, il reproduit des schémas coloniaux[^14].
  • Centralité du territoire : Les luttes pour la terre (déchets, extractivisme, autonomie indigène) relient écologie et décolonisation[^15].
  • Réhabilitations épistémiques : Les savoirs autochtones et caribéens comme alternatives aux logiques de prédation[^16].

(...)