C’est la dernière ligne droite avant le premier tour de scrutin. Est-il encore possible d’espérer un changement véritable, un sursaut à la hauteur de la situation, un résultat qui ne transforme pas ce rendez-vous électoral en une nouvelle mauvaise farce et qui ne soit pas simplement l’addition impuissante et dérisoire de votes de protestation ?

(...) Emmanuel Macron règne sans partage depuis cinq ans, disposant à loisir de tous les relais médiatiques contrôlés par ses amis, mais la chaîne CNews parle maintenant pendant quelques minutes chaque jour des programmes de Philippe Poutou et de Nathalie Arthaud. La droite extrême et l’extrême droite ont accaparé la quasi-totalité des médias pendant le mandat de Jupiter mais, à la toute fin, il faut un peu partager. Le système - institutionnel et politico-médiatique - veut faire oublier en deux semaines cinq longues années de compromission et d’errements.

Est-il encore possible d’espérer un changement véritable, un sursaut à la hauteur de la situation, un résultat qui ne transforme pas ce rendez-vous électoral en une nouvelle mauvaise farce et qui ne soit pas simplement l’addition impuissante et dérisoire de votes de protestation ?

D’élection présidentielle en élection présidentielle, les Français s’enfoncent dans la crise. Que tout aille de mal en pis est sans doute le point de vue le plus partagé à l’exception d’une petite minorité de privilégiés qui rendent le monde auquel ils n’appartiennent pas de plus en plus invivable.

Sur le champ de ruines de la représentation et des partis politiques, Emmanuel Macron postule pour un second mandat. Son bilan est catastrophique mais entre les abstentionnistes et l’éparpillement des voix, il espère continuer sa mission au profit de ses mandants. (...)

Les grands groupes industriels et financiers sont en passe de prendre le contrôle de nos vies de la naissance jusqu’à la mort pour nourrir leurs profits. En 2017, ils ont permis l’accession au pouvoir d’un jeune financier ambitieux et sans scrupule, cornaqué par le cabinet Mc Kinsey, ils entendent bien rentabiliser au maximum cet investissement.

Le changement est devenu impérieux, voire vital, mais paradoxalement il nous paraît de moins en moins possible, de moins en moins plausible. Peut-on faire changer de direction à un train lancé à grande vitesse ? Les cadors de la finance et de l’industrie pensent d’ailleurs avoir gagné la partie , ils évoluent en terrain conquis, un agrégat dépolitisé constitué d’individus et de communautés en concurrence. La communication des firmes s’autorise désormais toutes les outrances. (...)

Il n’y a pas d’alternative pour un monde peuplé de consommateurs en manque, le marketing est une technique éprouvée. (...)

Jusqu’à ce que le dernier gramme de lithium, de cobalt ou d’autres métaux rares soit exploité, les sirènes de la technologie verte et du green-washing vont nous accompagner en enfer. (...)

Avec son petit sourire faussement bienveillant, Macron, sans doute conseillé par Mc Kinsey, est dans le même état d’esprit et applique avec un cynisme et un toupet extraordinaires les mêmes méthode, “ Rien n’est impossible” pour satisfaire ses ambitions et vendre son programme de braderie des services publics au privé. Depuis 5 ans, il tourne résolument le dos aux victimes de la crise sociale, de la crise sanitaire et de la crise climatique pour ne s’adresser qu’aux entrepreneurs et les soutenir “quoi qu’il en coûte” mais aujourd’hui, il se pose en défenseur des biens communs et assure que ” nos vies valent plus que leurs profits “. Pour oser un tel slogan, il faut vraiment parier sur un électorat qui n’a plus aucun repère. (...)

A la veille du premier tour, Emmanuel Macron reste le favori des instituts de sondage.

Nous en sommes donc là, prêt à en reprendre pour cinq ans, cinq ans pendant lesquels il pourra poursuivre son projet contre nous, cinq ans d’aggravation des inégalités, cinq ans de chauffe supplémentaire pour la marmite écologique et sociale, cinq ans de montée en tension, cinq ans de quadrillage policier afin de protéger la petite clique d’ultra privilégiés face à la menace de l’ultra gauche.

Il faut à tout prix déjouer les pronostics des instituts de sondage et s’inviter à la table du banquet déjà dressée pour les banquiers, les grands industriels, les conseillers en stratégie et en communication. Pour renverser la table afin d’éviter le basculement vers le chaos, il n’y a qu’une seule solution à court terme qui ne sera pas un aboutissement mais le début d’une épreuve de force et d’un combat pour imposer le changement au pouvoir économique. Il n’y a qu’un seul bulletin de vote possible, le bulletin “Jean-Luc Mélenchon” car aujourd’hui c’est le candidat qui dispose de la plus forte dynamique dans l’électorat populaire, qui présente un programme qui concilie protection sociale et préservation de l’environnement. C’est un vote cohérent et sans doute le seul vote utile pour que la gauche alternative soit présente au second tour, le seul bulletin susceptible d’ouvrir une autre voie..

“ Quand les blés sont sous la grêle

Fou qui fait le délicat

Fou qui songe à ses querelles

Au coeur du commun combat ” (...)

S’il est élu, le Président Mélenchon pourra difficilement trahir cette espérance car elle aura été portée par un mouvement citoyen qui viendra de démontrer sa force.