
Plusieurs députés La France insoumise, dont l’élue de Metz Charlotte Leduc, ont déposé, le 5 décembre, une proposition de loi "visant à l’application du principe de laïcité". Elle vise notamment à abroger les dispositions liées au concordat en Alsace-Moselle.
(...) "C’est clair dans notre programme depuis 2017, on a toujours expliqué qu’on ferait la laïcité partout", explique Charlotte Leduc, députée La France insoumise de la Moselle, invitée de France Bleu Lorraine mardi 12 décembre. Avec plusieurs de ses collègues LFI, elle a déposé, mardi 5 décembre, une proposition de loi pour supprimer le concordat en Alsace-Moselle. "Sur le territoire de la République, il y a des territoires qui ne sont pas concernés par la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, et on veut corriger ça."
Le texte prône notamment la fin du financement des cultes par l’État. (...)
"Et on peut tout à fait avoir une vigilance sur l’origine des fonds pour les cultes, on n’a pas besoin que ça passe par le service public", affirme-t-elle. "Je pense qu’il est extrêmement important de bien dissocier ce qui relève de la religion de ce qui relève de l’État, il faut qu’on ait une neutralité de l’État et de ses représentants par rapport au financement des cultes et à l’enseignement de la religion." La députée LFI prépare d’ailleurs une proposition de loi spécifique pour supprimer les cours de religion à l’école.
L’islam dans le concordat ?
"Ce financement des religions concerne uniquement trois religions sur les quatre plus grandes religions qui sont sur notre territoire", pointe également Charlotte Leduc. "Certes, faire entrer l’islam dans le concordat serait une mesure d’égalité pour nos deux départements. Mais en réalité, on reste toujours dans une inégalité par rapport au territoire républicain. Nous sommes pour une séparation drastique de tout ce qui relève du croire et de la conscience religieuse de ce qui relève de l’État, donc on applique le concept de laïcité partout." (...)
Cependant, l’élue tient à préciser que cette proposition de loi ne concerne pas les deux jours fériés supplémentaires ou encore le régime local d’assurance maladie. "On parle uniquement du concordat", dit Charlotte Leduc, "c’est-à-dire du droit local des cultes. Mais on ne parle absolument pas de tout ce qui relève du reste, et notamment les dispositifs sociaux du droit local. Nous sommes plutôt pour une extension de tous les avantages sociaux du droit local à l’ensemble du territoire."