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Mediapart
Des policiers refusent de pouvoir être identifiés ? Le Conseil d’État constate les manquements
#police #conseildEtat
Article mis en ligne le 2 octobre 2023
dernière modification le 30 septembre 2023

La plus haute juridiction administrative a examiné deux recours lui demandant d’enjoindre au ministère de l’intérieur de prendre toute mesure, y compris disciplinaire, permettant de faire respecter l’obligation de port du « référentiel des identités et de l’organisation », très peu respectée par les policiers et gendarmes. Sa décision sera rendu d’ici quelques semaines.

Le Conseil d’État s’est penché, vendredi 29 septembre, sur le non-respect, largement répandu chez les forces de l’ordre, de l’obligation qui leur est normalement faite de porter leur numéro d’identification, le « référentiel des identités et de l’organisation » (RIO).

La juridiction administrative suprême a été saisie de cette question par deux recours – l’un porté par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat-France), et l’autre par le Syndicat des avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature (SM) – visant à enjoindre au ministère de l’intérieur de prendre toute mesure nécessaire pour faire respecter cette obligation.

Le principe d’un système d’identification des agents des forces de l’ordre a été introduit en janvier 2014 par la création d’un article R. 434-15 dans le Code de la sécurité intérieure. Celui-ci dispose que « le policier ou le gendarme exerce ses fonctions en uniforme. […] Sauf exception justifiée par le service auquel il appartient ou la nature des missions qui lui sont confiées, il se conforme aux prescriptions relatives à son identification individuelle ». (...)

Les requérants ne cherchent « nullement à remettre en cause le travail de la police dans son ensemble », a assuré l’avocat de la LDH et de l’Acat-France, Patrice Spinosi. « Le RIO a été conçu comme un outil permettant de rétablir une relation de confiance, pour que puissent être dénoncées les quelques personnes – et elles sont rares – qui commettent des violences illégitimes ». Cela « va dans le sens d’un apaisement social et dans le sens des intérêts des forces de l’ordre », a-t-il affirmé (...)

Le Conseil d’État a mis en délibéré sa décision, qui sera rendue dans les semaines à venir.