Le Secours catholique et la Cimade ont proposé à une quinzaine de volontaires, en Vendée, le test des épreuves du DELF B2, nécessaire pour accéder à la nationalité française.
Il faut désormais valider un niveau de connaissance du français plus important qu’auparavant, pour prétendre à la nationalité française. Pour s’en rendre compte, deux associations de Vendée ont fait passer à des volontaires le DELF B2. Reportage.
Ces quinze retraités ne pensaient pas avoir à passer encore un examen de connaissances. Ils s’y sont pourtant prêtés de bonne grâce.
Pas pour obtenir leur naturalisation. Ils sont toutes et tous de nationalité française.
Mais, pour prendre la mesure de l’épreuve qui attend celles et ceux qui veulent l’acquérir.
Il faut d’abord écouter un enregistrement (2 minutes), puis lire le questionnaire à choix multiples (1 minute). (...)
Enfin, il faut répondre aux questions de compréhension (3 minutes).
La seconde épreuve consistait, ce jour-là, à rédiger une lettre à un maire pour lui porter une réclamation. Alors, facile ce test ? (...)
Hélène Voegelin, directrice départementale du Secours catholique, organisateur avec la Cimade de cette expérience, explique avoir retenu 15 volontaires sur les 25 qui s’étaient inscrits. Un panel le plus représentatif a été constitué, tenant compte du niveau d’études de chacun (e).
Nous n’avons proposé que deux épreuves sur les quatre qui sont prévues officiellement pour cet examen.
Pour le vrai DELF, les candidats doivent se rendre soit à l’université de Nantes, soit à celle de La Rochelle, sans possibilité de le passer sur le territoire vendéen. En outre, il est payant : en moyenne 150 €.
À la complexité de ces tests, se rajoute le stress des enjeux. Les candidats de ce matin, qui ont pourtant évoqué la pression ressentie, n’avaient aucun risque pour la suite.
Combien de Français réussiraient le même test ?
C’est Mayline (BEP) qui en témoigne le mieux, elle qui a travaillé toute sa carrière dans le milieu médical : « Ce dont parlait l’enregistrement aurait pourtant dû m’être familier, étant donnée mon expérience professionnelle. Pourtant, à un moment, j’ai ressenti une forte tension. Puis, je me suis raisonnée, en me disant que je ne jouais pas ma vie sur ce test. »
Les conditions pour être naturalisé ont été récemment complexifiées, l’exigence de maîtrise du français passant du niveau B1 du Diplôme d’études en langue française (autonomie langagière dans la vie courante) au B2 (appropriation de la complexité de la langue).
C’est bien un niveau d’accès à l’université qui est demandé pour être naturalisé. Si l’on devait le faire passer aujourd’hui à bien des Français, combien perdrait leur nationalité ?