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Edition spéciale : intenses combats à Goma entre l’armée congolaise et le M23
#RDC #Congo #Rwanda #M23
Article mis en ligne le 28 janvier 2025

Edition spéciale sur la situation à Goma, en République démocratique du Congo. Les combats y sont intenses entre les forces armées congolaises, et le M23 et les soldats rwandais. Les habitants sont reclus chez eux et ne peuvent quitter la ville. Côté rwandais, les militaires postés à Gisenyi, à la frontière, ont aussi répondu à des tirs d’armes et d’obus en provenance de RDC, au moins 5 civils sont morts. Vous entendrez l’analyse de Christophe Rigaud, journaliste.

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RDC : « l’impasse la plus totale » pour les déplacés à Goma

Plus d’un million de personnes ont fui les combats liés à la résurgence du groupe armé M23 dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Actuellement, des centaines de milliers d’entre elles vivent dans le dénuement le plus total dans des camps surpeuplés à Goma, chef-lieu de la province, et ses alentours. Claire Magone, directrice générale de MSF, s’y est rendue fin juillet. Dans cet entretien, elle revient sur l’ampleur des besoins, l’état de la mobilisation des acteurs de l’aide et la prévalence des violences sexuelles.

Quelle est la situation dans les camps autour de Goma ?

Les centaines de milliers de personnes qui sont arrivées à Goma à partir de mars 2022 sont dans l’impasse la plus totale. Une série de déplacements les y a amenées et elles n’ont aujourd’hui strictement aucune perspective. L’expression qui revient le plus souvent pour décrire la situation dans les camps, c’est l’indignité de l’accueil. Ce sont des populations livrées à elles-mêmes avec peu d’attention, peu d’assistance et exposées dans tous les sens du terme : aux maladies, à la malnutrition, aux intempéries parce qu’elles vivent dans des abris indignes, mais aussi à toute forme de violence, que la promiscuité extrême favorise.

Les familles s’entassent et survivent comme elles le peuvent dans des camps insalubres et saturés. Les propriétaires de terres autour de Goma refusent de donner accès à des terrains et on attend toujours que l’engagement du gouvernement à mettre à disposition 115 hectares pour les personnes déplacées se concrétise. C’est une impasse faute de perspective, mais c’est aussi une impasse physique, géographique : ce sont des gens qui avaient déjà tout perdu en route, qui ne trouvent rien en arrivant et qui vivent dans un dénuement total. (...)

Avoir conscience du déséquilibre dans la relation entre des femmes qui n’ont rien et des hommes qui détiennent une forme de pouvoir (hommes en armes, mais aussi chefs de blocs dans les camps, recruteurs, soignants, gardiens…) doit nous maintenir en alerte permanente sur des abus de pouvoir qui peuvent être commis par du personnel humanitaire. Il nous faut encourager les femmes à signaler ces abus, renforcer nos mécanismes de prévention et de gestion des cas qui nous remontent, et les sanctionner. (...)