« Un problème de sécurité nationale », c’est ainsi que le gouvernement islandais a décrit l’effondrement potentiel du méga courant océanique Amoc début novembre dernier. Le climat d’une partie du monde dépend en effet de la bonne circulation de ce courant, et en particulier, le climat de la région arctique et du nord de l’Europe. Voici ce que redoutent les pays de ces régions.
Le courant Amoc transporte les eaux chaudes de l’océan Atlantique sud vers les hautes latitudes de l’océan Atlantique nord. La chaleur et le carbone sont redistribués, et ce transport d’eau chaude régule le climat européen, en atténuant le froid des hivers. Sans l’Amoc (qui faiblit avec le réchauffement climatique), le climat européen serait beaucoup plus froid en hiver. (...)
Les pays nordiques s’associent pour avoir des réponses
L’Islande, qui se situe en partie dans l’Arctique, est l’un des pays les plus concernés par ce bouleversement : le ministre de l’environnement, du climat et de l’énergie en Islande, Johann Pall Johannsson, craint l’arrivée d’un « âge glaciaire moderne ». Le gouvernement islandais a donc annoncé avoir demandé de nouvelles études sur le sujet, pour ensuite mettre en place « des mesures de préparation au désastre » : il s’agira d’évaluer les conséquences d’un tel refroidissement dans la région sur les transports, les infrastructures, la production de nourriture et le secteur de l’énergie. (...)
La menace est prise très au sérieux par les autres pays nordiques également : le Conseil nordique des ministres (Danemark, Suède, Norvège, Finlande) a organisé un workshop avec 60 experts en octobre dernier : le but, comprendre l’impact sur leurs sociétés d’un affaiblissement, ou effondrement Un effondrement ou un écroulement est une désolidarisation soudaine et brutale d’une structure naturelle (falaise) ou artificielle (mur, bâtiment) avec chute des matériaux. (...)
À l’heure actuelle, les avis divergent encore sur la période à laquelle les premières conséquences se produiront : avant 2100 ? Après 2100 ? Ou dans plusieurs centaines d’années ? C’est l’une des grandes réponses que le Conseil souhaite obtenir.