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le Café Pédagogique
Elisabeth Borne : une 6e ministre pour que rien ne change ?
#educationNationale #enseignementsuperieur #recherche #ElisabethBorne
Article mis en ligne le 4 janvier 2025
dernière modification le 2 janvier 2025

A peine nommée et déjà une polémique à Mayotte. Pourtant Elisabeth Borne se voulait rassurante lors de sa passation de pouvoir la veille de Noël. « Je n’envisage pas la préparation d’une énième loi ». Ministre d’État et numéro deux du gouvernement, Elisabeth Borne a été nommée ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche le 23 décembre 2024 par François Bayrou. Matignon a fait le choix d’une ministre politique pour la rue de Grenelle. Doit-on attendre un changement radical sur la manière de fonctionner du ministère depuis 2017 ?

Cinquième ministre de la Rue de Grenelle de l’année 2024 et sixième ministre en deux ans, le champ du portefeuille de la ministre Borne a été étendu pour la première fois depuis la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Philippe Baptiste, l’ancien directeur de cabinet de la ministre Frédérique Vidal, a été nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

Des réformes usantes et des urgences

Les personnels sont épuisés par les réformes successives et l’absence de moyens ne répond pas aux urgences. Aucun des 5 ministres des 3 précédents gouvernements en 2 ans n’a semblé en prendre la mesure. Ni les salaires en-dessous de la moyenne des pays européens et leur incontestable décrochage en 40 ans, ni les réformes successives et incessantes décrétées contre vents et marées ne répondront à la crise du recrutement des professeurs. Quel que soit le ou la ministre, l’orientation des réformes comme le choc des savoirs – pourtant rejetées par la société – a été maintenue, malgré les grèves des personnels et les mobilisations des parents d’élèves. « Le navire ne changera pas de cap » assumait déjà la prédécesseuse d’Elisabeth Borne. Les ministres passent, changent et rien ne change. Alors que tant devrait changer, sur le fond, le système, mais aussi la forme. Dès lors, l’arrivée de la Ministre qui a usé du 49.3 à la Rue de Grenelle peut faire craindre la poursuite d’une méthode, celle qui impose depuis le palais de l’Élysée, celle qui a perdu le lien à ses personnels, celle qui maintient le cap quand le navire prend l’eau. Dans un communiqué de presse lacunaire, le SNALC a écrit le 23 décembre « Là, le SNALC l’avoue : il ne sait plus quoi dire. »

Un discours politique d’une ancienne Première Ministre (...)

La ministre Elisabeth Borne affirme et assume ne pas être une spécialiste du sujet éducatif : « Je ne suis pas une spécialiste de ces sujets » mais elle se dit « consciente de l’importance de la tâche ». (...)

Le service public de l’éducation se porte mal, et ce à tous les étages et à différents égards. Le champ du ministère s’étend désormais de la maternelle au supérieur, c’est un véritable défi pour la ministre Borne dans un contexte de défiance, d’attentes, de besoins, voire déjà de ruines.