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Mediapart
En Guinée, un cabinet et des banques françaises au service de l’écocide minier
#Guinée #aluminium #ecocideminier #banques
Article mis en ligne le 26 février 2025
dernière modification le 23 février 2025

Malgré les promesses, des mines financées par des banques françaises et une filiale de la Banque mondiale ravagent l’environnement en Guinée. Cette opération d’écoblanchiment a fait la fortune du cabinet français Biotope, qui conseille à la fois le gouvernement et les sociétés minières

Le nord-ouest de la Guinée est devenu un enfer rouge. Rouge comme la bauxite, le minerai de base de l’aluminium, lequel sert à fabriquer nos voitures, nos avions et nos canettes de soda. Pour extraire la bauxite, il faut raser la végétation et faire exploser le sol à la dynamite. Il ne reste, à la fin, qu’un désert caillouteux et stérile. Les poussières rouges libérées lors de l’extraction et du transport s’infiltrent et se déposent partout, polluent l’air, l’eau et ce qui reste de végétation alentour.

La situation ne cesse d’empirer depuis 2015, lorsque la Malaisie et l’Indonésie ont réduit leurs exportations de bauxite à cause des dégâts environnementaux provoqués par les mines. La Guinée, qui figure parmi les quinze pays les plus pauvres du monde, a pris le relais et quadruplé sa production. Avec des conséquences dramatiques pour la population locale, comme l’ont documenté les ONG Human Rights Watch, Cecide et Fian. Mais aussi pour les animaux qui vivaient dans la zone, notamment les chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, une espèce en danger critique d’extinction.

Officiellement, pourtant, ces mines de bauxite n’ont aucun impact négatif sur la biodiversité. C’est ce que prétendent la Banque mondiale et les grandes banques françaises qui les ont financées. Un cabinet d’expertise français, Biotope, a joué un rôle majeur dans cette opération d’écoblanchiment, en multipliant les lucratives missions de conseil à la fois auprès du gouvernement guinéen et des sociétés minières, malgré les conflits d’intérêts.

C’est ce que révèle notre nouvelle enquête de la série « GreenFakes », basée sur des documents confidentiels de Biotope, obtenus par l’ONG Climate Whistleblowers. (...)