
Deux adolescentes ont été violemment arrêtées par une patrouille de moralité à Téhéran, en Iran, le 21 juin, mais les images de la scène n’ont été publiées que le 6 août. Cet épisode a suscité, une nouvelle fois, l’indignation dans le pays. Le nouveau président iranien - élu il y a un mois - est resté silencieux sur le sujet jusqu’à présent, amenuisant les espoirs de changement concernant le port du hijab, alors qu’il avait promis de mettre fin aux violences perpétrées par les patrouilles de moralité, ou au moins d’en réduire le nombre.
(...) Le 6 août, la famille a également transmis aux médias des photos qui montreraient les blessures de l’adolescente, qui auraient été causées, selon elle, par les coups des policières. (...)
le 6 août 2024, un juge du tribunal militaire de la province de Téhéran autorise la publication de la vidéo de la caméra de surveillance qui montre l’arrestation des deux adolescentes le 21 juin à Téhéran. (...)
Cet épisode intervient près de deux ans après la mort de la jeune Mahsa Amini en garde à vue, après son arrestation par la police des mœurs, à Téhéran. Son décès avait provoqué d’importantes manifestations dans le pays, un mouvement appelé “Femme, vie, liberté”. Dans la foulée, la police iranienne avait déclaré avoir démantelé les “patrouilles de moralité”, en décembre 2022.
Mais en avril 2024, des vidéos amateur et des témoignages d’Iraniennes ont montré que ces patrouilles avaient repris les arrestations, à la suite d’un discours du chef de la police nationale, qui avait déclaré qu’il fallait sévir contre les femmes ne portant pas le hijab. (...)
La publication de la vidéo de l’arrestation des deux adolescentes, le 6 août, a généré l’indignation en Iran (...)
La vidéo a également suscité des critiques chez certains politiciens, pourtant du même bord que le nouveau président (...)
Par ailleurs, le chef de la police nationale, Ahmad-Reza Radan, a déclaré que l’action de la police ne correspondait “pas à leurs standards”. Il a toutefois aussi ajouté que l’arrestation avait été musclée en raison d’insultes et de la résistance des deux adolescentes.
De moins en moins d’espoir chez les Iraniens
De nombreux politiciens ont appelé publiquement le président Massoud Pezechkian, élu le 5 juillet et entré en fonction le 28 juillet, à intervenir concernant cet incident. Mais il est resté silencieux jusqu’à présent.
Une déception pour certains Iraniens, alors qu’il avait promis durant sa campagne de mettre fin aux violences des patrouilles de moralité, ou au moins d’en réduire le nombre (...)
Autre déception chez certains : sa décision de nommer le général Eskandar Momeni, un membre radical des Gardiens de la révolution, comme ministre de l’Intérieur. Dans le passé, il avait été un fervent soutien de la police de la moralité.