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En Russie, une souris provoque l’ire du pouvoir
#Russie #censure #repression
Article mis en ligne le 15 septembre 2024
dernière modification le 10 septembre 2024

Les publications spécifiquement ciblées incluent le roman Heritage de Vladimir Sorokin, Springfield de Sergey Davydov, Wilderness une collection sur les régions reculées de la Russie, Not The Least Words (Pas les moindres mots) une compilation de discours de prisonniers politiques, et Mouse (La Souris) d’Ivan Philippov. Ces livres sont proposés par Freedom Letters, BAbook, Goodreads, Ruslania et Book Amaro.
Des lectures secrètes

Pour Liesl Gerntholtz, directrice générale du PEN/Barbey Freedom to Write Center chez PEN America, « cette dernière répression de la liberté d’expression est un acte désespéré flagrant du gouvernement de Poutine, révélant l’anxiété croissante du régime qui peine à contrôler le récit alors que sa propagande résonne de moins en moins auprès du public russe ».

D’après Georgy Urushadze, fondateur de Freedom Letters en avril 2023, « le régime devient de plus en plus ridicule et faible, dépensant des sommes colossales pour soutenir des écrivains pro-gouvernementaux que personne ne lit. Pendant ce temps, Vladimir Sorokin et Dmitri Bykov écrivent toujours de grands livres, que les gens en Russie continuent de lire en secret. »

Il est par ailleurs formel : « Interdire les livres n’a jamais fonctionné sur le long terme. Les dictatures meurent dans la lueur des bûchers où brûlent les grands livres. Ce régime ne durera pas. »

Le Parquet général a envoyé à sa structure, qui publie La Souris d’Ivan Filippov et Les Derniers mots, un « avis de violation de la procédure de diffusion de l’information » et a exigé le retrait des deux livres de son site. (...)

Dans l’Index de la liberté des écrivains 2023 du PEN America, la Russie est désormais classée parmi les plus grands geôliers d’écrivains du monde, à égalité avec la Biélorussie. Une première apparition dans les dix premiers de cet index pour le pays de Tolstoï. Onze des seize écrivains emprisonnés l’ont été pour leurs déclarations contre la guerre.

Récemment, Masha Gessen, journaliste renommée, a été condamnée à huit ans de prison. Les journalistes Alsu Kourmasheva et Mikhaïl Zygar ont également été condamnés pour avoir critiqué publiquement la guerre en Ukraine, avec des peines de plusieurs années.

Dans un échange de prisonniers sans précédent depuis la Guerre froide, orchestré par la Turquie, 26 détenus entre la Russie et l’Occident ont été libérés, y compris Alsu Kourmasheva de Radio Free Europe.