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[Enquête] Au moins 3 273 jeunes isolé·es, présumé·es mineurs au regard du droit international, vivent en errance en France hexagonale.
#MNA #France #immigration
Article mis en ligne le 27 septembre 2025
dernière modification le 25 septembre 2025

Pour la deuxième année consécutive en France métropolitaine, une enquête visant à recenser le nombre de mineur·es isolé·es étranger·es engagé·es dans une procédure pour faire reconnaître leur minorité auprès de la justice a été réalisée : ils seraient au moins 3 273, dont 2 918 garçons (89,15%) et 355 filles (10,85%).

Face à l’absence de données gouvernementales, cette enquête a une nouvelle fois été menée par la Coordination Nationale Jeunes Exilé·es en Danger (CNJED), auprès d’une centaine d’associations et collectifs non mandatés, actifs dans 79 départements. Les données ont été recueillies via un questionnaire déclaratif et des entretiens téléphoniques le 18 juin 2025. Ce nouveau recensement vise à produire une connaissance consolidée et indépendante sur la situation des mineur·e·s en recours, à rendre visible une réalité souvent ignorée, et à interpeller les pouvoirs publics sur leurs responsabilités.

La part de jeunes filles recensées a presque doublé en un an, passant de 5,98 % en 2024 (208 jeunes) à 10,85 % en 2025 (355 jeunes). Une évolution particulièrement préoccupante au regard des risques accrus auxquels elles sont exposées. Concernant les jeunes garçons, leur nombre est en baisse passant de 3269 en 2024 à 2918 en 2025.

Les conditions de vie de ces mineur.es qui attendent de voir un juge des enfants ou une Cour d’appel restent alarmantes : 1 087 vivent à la rue, 939 sont hébergés temporairement par la société civile, 170 sont dans des dispositifs d’urgence pour adultes de type 115 et 989 dans des dispositifs d’urgence dédiés aux MNA, mais majoritairement en dehors du champ de la protection de l’enfance.

L’enquête montre également une forte disparité des résultats des recours devant le juge des enfants ou la cour d’appel : en moyenne, 60 % débouchent sur une reconnaissance de minorité, mais les taux varient de 3 % à 100 % selon le territoire où le jeune à saisi la justice.

Depuis le dernier recensement de 2024, la France a été condamnée pour la deuxième fois, par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, pour avoir laissé un mineur isolé étranger sans protection en attente d’une décision d’un juge des enfants. D’autres institutions ont également tiré la sonnette d’alarme cette année, comme la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), la commission d’enquête parlementaire sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance et, tout récemment, dans le rapport de la mission d’information sur la santé mentale des mineurs au nom de la délégation aux droits des enfants. Tous recommandent de “maintenir la prise en charge des mineurs non accompagnés (MNA) en recours de minorité jusqu’à ce que les voies de recours soient épuisées.” Pourtant, aucune évolution législative n’a été constatée. (...)

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