
Depuis le 10 septembre, une flottille montée par une large coalition d’associations est partie des côtes italiennes pour protester contre les effets mortels des politiques racistes de contrôle des frontières de l’Union Européenne et appeler à la liberté de circulation. Migreurop soutient cette initiative à laquelle participent certains de ses membres, dont l’association italienne ASGI.
Des collectifs de toute l’Europe prennent la mer pour dénoncer la militarisation de la Méditerranée
f.Lotta est une initiative menée par une large coalition d’organisations qui lancent une action « d’occupation de la mer Méditerranée » au départ de Lampedusa pour protester contre les effets mortels des politiques racistes de contrôle des frontières de l’Union européenne et appeler à la liberté de circulation. L’objectif est de demander un changement immédiat des politiques migratoires et de proposer un horizon politique alternatif et radical. Migreurop soutient cette initiative à laquelle participe l’association Asgi, membre du réseau.
Après un rassemblement initial au sud de Lampedusa, les bateaux de la f.Lotta naviguent depuis le 13 septembre vers le sud de la Méditerranée. L’idée de cette action est de rassembler le plus grand nombre possible de bateaux et de « percer la frontière sud de la forteresse européenne ». Il est possible de suivre la f.lotta jour après jour grâce à leur carnet de bord en ligne.
f.Lotta met en lumière la réalité de plus en plus dramatique de la Méditerranée centrale, où des milliers de vies sont perdues chaque année à cause du régime des frontières. Les Etats européens ont renforcé leurs contrôles, criminalisé les efforts de solidarité de la société civile en obstruant les opérations de sauvetage en mer, financé les milices libyennes, appelées « gardes-côtes ». La coalition affirme que : « Nous ne devrions pas vivre dans un monde où les marchandises et les armes traversent les mers et les frontières, tandis que ces mêmes frontières deviennent des barrières contre les êtres humains et se transforment en cimetières ».
L’interconnection et l’intersectionnalité des luttes sont également revendiquées, mettant en avant de l’idée que personne ne peut être libre tant que nous ne le sommes pas tous. Ainsi, chaque bateau est le porte-drapeau et le témoin d’une campagne politique différente, mais dont le thème commun est la liberté de circulation
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Ces actions interconnectées menées avant, pendant et après l’événement principal, relient la Méditerranée centrale à d’autres villes et régions frontalières à travers l’Europe.
Retrouvez icila carte interactive des actionsprévues partout en Europe. (...)
Cette action s’inscrit dans le cadre de la Chaîne d’Actions Transnationale pour la Liberté de Circulation à l’occasion des 10 ans de la « Marche de l’Espoir » de Budapest à Vienne. Cette chaîne d’actions transnationale commémore l’été 2015, durant lequel des milliers de personnes en migration ont traversé les frontières européennes et rencontré des initiatives de solidarité et d’accueil sur leur passage. L’objectif est d’associer cet anniversaire à une critique radicale de la brutalisation du régime frontalier ces dernières années, mais aussi de célébrer la continuité des luttes pour la liberté de circulation.