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histoires ordinaires/Tribune de Maurepas
Face au narcotrafic, des associations de quartier témoignent
#narcotrafic #Maurepas
Article mis en ligne le 7 décembre 2024
dernière modification le 5 décembre 2024

Suite à de tragiques évènements liés au narcotrafic, le quartier populaire de Maurepas, à Rennes, fait la Une des médias depuis de nombreuses semaines. Dans une tribune, des associations de quartier interpellent médias et pouvoirs publics.

"Le quartier populaire de Maurepas, fait la une des médias locaux et nationaux depuis quelques semaines, après que des tirs et des règlements de compte liés au narcotrafic aient eu lieu en nombre et de manière fréquente.
Ce contexte a engendré plusieurs faits terribles dont le coma d’un enfant de 5 ans blessé par deux balles dans la tête, un lynchage public, des courses poursuites ainsi que des répercussions tragiques dans le reste de la ville de Rennes.

Nous travaillons et pour certain⸱e⸱s habitons dans le quartier de Maurepas, et souhaitons apporter notre témoignage pour permettre de mieux comprendre notre réalité, pour porter un autre discours et pour être écouté⸱e⸱s. (...).

Ne pas questionner les raisons structurelles de ce problème empêche de l’enrayer efficacement
et de penser des alternatives.
Maurepas, c’est une richesse culturelle magnifique avec 54 origines différentes recensées à l’école Trégain, une communauté Mahoraise très engagée dans le quartier.
Maurepas, c’est également des familles, des parents et des enfants impliqués dans une dynamique scolaire dans les écoles Trégain, Toni- Morrison, Les Gantelles, dans les collèges Clotilde Vautier et Gayeulles, dans le lycée De La Salle.

Maurepas, c’est aussi nous, un écosystème associatif, un réseau d’actrices et d’acteurs qui agit autour de sujets variés pour améliorer le quotidien des habitant·e·s (...)

Nous proposons d’autres possibles. Nous accompagnons, nous facilitons une émancipation collective, pour donner à voir d’autres imaginaires que le narcotrafic.
Mais travailler à Maurepas ces dernières semaines, c’est être au coeur de plusieurs tensions.
Celle de prendre le risque d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Celle de vouloir poursuivre notre engagement collectif au service des habitant·e·s. Celle d’être fragilisé·e·s par la saignée budgétaire du gouvernement qui nous fait craindre le pire.

Chaque jour, nous sommes aussi les récepteur·rice·s de la parole et du ressenti des habitant·e·s. Et en ce moment, ils et elles nous racontent leur peur, leurs troubles du sommeil, leur hypervigilance, leur désespoir, leur colère, la suspicion entre voisin·e·s, leur auto-confinement, leur sentiment d’abandon, d’injustice, de déshumanisation... Leur espace
public est pris en étau entre les violences liées au narcotrafic et la riposte ultra sécuritaire des pouvoirs publics.
(...)