
La Défense civile palestinienne a recensé mercredi au moins 80 Palestiniens tués dans des frappes israéliennes à Gaza, la diplomatie américaine faisant elle état d’avancées dans les efforts de médiation en cours, en marge d’une tournée régionale de Donald Trump.
(...) « Ceux qui ne meurent pas à cause d’un missile meurent de faim, et ceux qui ne meurent pas de faim meurent du manque de médicaments », se lamente un autre Palestinien, Hassan Moqbel, qui a perdu des proches dans le bombardement. (...)
« Il n’y a pas assez de lits, pas de médicaments et aucun moyen de traitement » a témoigné pour l’AFP Mohammad Awad, urgentiste à l’hôpital indonésien près de Jabalia. « De nombreux blessés meurent faute de soins », a-t-il dit, décrivant des corps « gisant par terre, dans les couloirs de l’hôpital ».
Benyamin Nétanyahou a averti lundi d’une prochaine entrée « en force » de l’armée israélienne à Gaza pour « achever l’opération et vaincre le Hamas ».
Israël, a-t-il ajouté, cherche des pays prêts à accepter des habitants de Gaza, après un plan annoncé par son gouvernement pour la « conquête » du territoire palestinien.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, l’a accusé mercredi de poursuivre la guerre « pour des raisons personnelles », et appelé à un « cessez-le-feu à tout prix » à Gaza.
Soixante-sept ex-otages ont pour leur part exhorté MM. Nétanyahou et Trump à trouver une solution négociée pour obtenir la libération de tous les captifs encore à Gaza.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui de nouveau réclamé un cessez-le-feu, la libération des otages et « un accès humanitaire sans entrave » au territoire palestinien. (...)
« Éradication des Palestiniens »
Le 18 mars, l’armée israélienne a rompu une trêve de deux mois et repris son offensive à Gaza, s’y emparant de vastes secteurs.
Les forces israéliennes bloquent aussi depuis le 2 mars toute entrée d’aide humanitaire, vitale pour les 2,4 millions de Gazaouis.
Plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Médecins sans frontières ou Oxfam, ont alerté sur le risque d’une « famine de masse » si le blocus de l’aide se poursuit.
Et MSF a mis en garde contre une « éradication des Palestiniens à Gaza », alors que les Palestiniens commémorent cette semaine la « Nakba », leur exode lié à la création d’Israël, il y a 77 ans.
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a elle dénoncé une situation humanitaire « injustifiable ».
Mardi, le président français, Emmanuel Macron, avait qualifié l’action du gouvernement Nétanyahou de « honte ». Le dirigeant israélien l’a accusé en retour de se ranger du côté d’une « organisation terroriste ». (...)
Une ONG, créée de toutes pièces et soutenue par les États-Unis, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), a annoncé mercredi qu’elle entendait commencer à distribuer de l’aide dans la bande de Gaza assiégée par Israël d’ici la fin du mois de mai.
Peu de choses sont connues sur cette fondation dont le siège est enregistré depuis février à Genève, mais les États-Unis avaient apporté leur caution la semaine dernière à cette initiative, sans dévoiler toutefois s’ils y contribuaient de façon directe. (...)
Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé mercredi avoir convoqué l’ambassadeur d’Espagne pour protester contre des « propos graves » tenus selon lui dans la journée par le premier ministre espagnol Pedro Sánchez.
Interrogé au Congrès des députés par un élu qui lui demandait si l’Espagne faisait « commerce avec un État génocidaire comme Israël », M. Sánchez avait répondu : « Nous ne faisons pas de commerce avec un État génocidaire », sans citer Israël.
Les relations entre l’Espagne et Israël se sont dégradées depuis que Madrid a, conjointement avec l’Irlande et la Norvège, reconnu l’État de Palestine le 28 mai 2024.
L’Espagne s’est imposée ces derniers mois comme l’une des voix les plus critiques de l’UE à l’égard du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, s’attirant à plusieurs reprises les foudres d’Israël.
La convocation de l’ambassadeur d’Espagne doit avoir lieu jeudi à Jérusalem, a précisé le ministère israélien des Affaires étrangères dans un bref communiqué. (...)
Cisjordanie occupée : deux Israéliens, dont une femme enceinte, blessés dans des tirs
L’armée israélienne a annoncé mercredi que deux civils israéliens avaient été blessés dans des tirs sur leur véhicule en Cisjordanie occupée – colonie illégale au regard du droit international – dont une femme enceinte d’une trentaine d’années « dans un état critique », selon les secours. (...)
Bruchin est une colonie sauvage, c’est-à-dire construite sans l’aval officiel des autorités, mais légalisée a posteriori par le gouvernement israélien.
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– La Défense civile annonce 28 morts dans des frappes israéliennes près d’un hôpital
Des frappes israéliennes près d’un hôpital du sud de Gaza ont fait 28 morts mardi, a annoncé la Défense civile locale, après que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé une prochaine intensification de la guerre dans le territoire palestinien.
Au lendemain d’une courte pause pour la libération de l’otage israélo-américain Edan Alexander, l’armée israélienne a repris ses bombardements, touchant successivement deux hôpitaux de Khan Younès, abritant chacun, selon elle, « un centre de commandement et de contrôle » du mouvement islamiste palestinien.
À l’hôpital Nasser, plusieurs patients, dont un journaliste, ont été tués, a affirmé le Hamas.
Selon la Défense civile de Gaza, l’aviation israélienne a ensuite bombardé « les abords et la cour de l’hôpital européen », situé dans la même ville, tuant au moins 28 personnes dans la zone.
Le photographe Amro Tabash a décrit à l’AFP une « scène absolument catastrophique », « malgré la présence de l’Organisation mondiale de la santé sur le site » pour préparer l’évacuation de Gaza, prévue mercredi, d’enfants blessés.
En soirée, l’armée israélienne a appelé à évacuer plusieurs zones du nord de la bande de Gaza, annonçant des frappes imminentes après des tirs de roquettes depuis cette partie du territoire palestinien, dont deux ont été interceptées. La branche armée du Djihad islamique, allié du Hamas, a revendiqué ces tirs.
La guerre « jusqu’au bout » (...)
« Une honte »
Devant les membres du Conseil de sécurité à New York, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a lui fustigé les conditions « inhumaines » imposées par Israël à Gaza.
« Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide ? » a-t-il demandé, détaillant « le mal fait de façon extensive aux civils […] : mort, blessure, destruction, faim, maladie, torture, autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, déplacements répétés à large échelle ».
Le président français, Emmanuel Macron, a lui dénoncé comme « une honte » la menée de la guerre par Benyamin Nétanyahou, affirmant que la question d’une révision des « accords de coopération » entre l’Union européenne et Israël était « ouverte », dans une interview sur la chaine française TF1.
Le territoire a atteint des niveaux de malnutrition « comparables à ceux observés dans les pays confrontés à des crises humanitaires prolongées », a aussi alerté l’ONG Médecins du Monde, accusant Israël d’utiliser « la faim comme arme de guerre ». (...)