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Sismique/Julien Devaureix
Géoconscience et poésie littorale - Maxime Blondeau & Marine Le Breton. Dialogue entre science, imagination et art autour du pouvoir sensible des cartes
#cartes #infographies #geographie
Article mis en ligne le 16 décembre 2025
dernière modification le 9 décembre 2025

Voici l’épisode de clôture de cette série. Un peu de poésie, d’art, de philo, bref, un pas de coté, pour finir

Notre manière de dessiner la Terre, les territoires , oriente la façon dont on les pense et donc dont nous décidons de les habiter ou de les transformer.

C’est pour éclairer ce lien entre représentation et action collective que j’ai accueilli deux regards complémentaires : Marine Le Breton, illustratrice dont les Cartes Marines ravivent notre attachement sensible aux littoraux et Maxime Blondeau, cosmographe qui scrute la carte comme langage de pouvoir et d’imaginaire, qui revient dans Sismique.

Ensemble, ils interrogent ce que les tracés, les vides et les légendes disent de nous et ce qu’ils peuvent encore nous apprendre pour affronter les transitions qui viennent. Bonne écoute.

Série “La République des cartes”, en partenariat avec l’IGN.

La carte n’est pas qu’un outil : c’est une invitation à voir le monde autrement, à agir collectivement et à imaginer des futurs communs. La République des Cartes, c’est cette aventure ambitieuse qui rassemble chercheur·euses, artistes, élu·e·s, entreprises, associations et citoyen·ne·s pour faire des cartes un levier de démocratie et de transition.

Interview enregistrée le 8 septembre 2025

Idées clés

Concepts

La carte est un langage graphique mêlant dessin et texte ; même utilitaire, elle produit toujours un récit qui oriente notre expérience du monde.

Les cartes imaginaires (Tolkien, jeux vidéo open-world) servent de charpente narrative ; elles préparent l’histoire avant qu’elle ne s’écrive.

Maxime parle de « crise cosmographique » : abondance de données + bouleversements écologiques font perdre nos repères, d’où l’urgence de nouvelles représentations.

Émotion & ancrage

Acheter ou afficher une carte, c’est prolonger son identité territoriale ; l’objet réactive la mémoire d’un lieu aimé et incite à en prendre soin.

Nommer les rochers, rivières, phares nourrit l’appropriation intime du paysage et la vigilance écologique.

Marine revendique une douceur graphique : éviter la culpabilisation climatique pour ne pas perdre le public anxieux.

Esthétique vs exactitude

Son trait manuel, sans légende, assume la subjectivité tout en respectant la bâtimétrie : elle privilégie le littoral, laisse le terrestre en retrait.

Pour Maxime, la carte idéale n’est pas la plus belle : c’est celle qui transforme la relation habitant-territoire. Exemple du projet suisse qui manque encore de récit.

Cartes & transformation

Les cartes des bassins versants ont déclenché de nouvelles politiques de gestion de l’eau : preuve du pouvoir d’une représentation sur la décision publique.

La carte océanique de Marie Tharp (1968) a popularisé la tectonique des plaques et changé la vision planétaire des océans.

Perspectives / Solutions

Allier données publiques et récit culturel : objectif de la future fondation « Le Dôme » pour ré-éduquer au territoire.

Les générations formées aux cartes immersives (jeux vidéo) pourraient réinventer l’engagement citoyen par l’exploration ludique.

Marine veut agrandir ses formats en polyptyques littoraux : redonner souffle contemplatif et inviter à parcourir le trait de côte d’un seul regard.