
La France a salué, vendredi, l’adoption d’un 18e paquet de sanctions européennes "sans précédent" contre la Russie et ses soutiens, qui prévoit notamment un abaissement du seuil du prix du pétrole brut russe autorisé à l’exportation.
L’Union européenne a renforcé, vendredi 18 juillet, ses sanctions contre Moscou en ciblant la manne pétrolière russe, avec l’espoir d’être bientôt rejointe par les États-Unis si Vladimir Poutine devait persister dans sa guerre contre l’Ukraine.
Ce paquet de sanctions, le 18e depuis l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, est "l’un des plus sévères contre la Russie à ce jour", a assuré la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.
Celles-ci prévoient entre autres un abaissement du plafond du prix du pétrole brut russe exporté, désormais fixé à un peu plus de 45 dollars le baril, soit 15 % de moins que le prix moyen du baril russe sur le marché.
Le mécanisme interdit à toute compagnie pétrolière, flotte marchande, etc., de vendre du pétrole russe au-dessus d’un certain prix, sous peine de sanctions. (...)
"Cette décision est essentielle et arrive au bon moment", a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur le réseau social X.
Le Kremlin a affirmé de son côté qu’il ferait en sorte de "minimiser" les conséquences de ces sanctions, promettant qu’elles auraient des "effets négatifs" pour les Européens.
L’UE a interdit toute importation de pétrole russe sur son territoire, mais Moscou continue à exporter son brut vers d’autres pays, dont l’Inde ou la Chine. (...)
Selon Kaja Kallas, le plafond de 60 dollars a permis de réduire de 30 % les revenus pétroliers russes.
Il est d’autant plus efficace s’il est appliqué par tous les pays du G7, ce qui cette fois ne sera pas le cas, les États-Unis n’ayant pour l’instant pas décidé de nouveau seuil.
La Grande-Bretagne a toutefois annoncé vendredi s’y rallier et d’autres pays du G7, dont le Japon ou le Canada, pourraient suivre, selon des diplomates.
Les Européens, dont la France, avaient promis il y a plusieurs semaines des sanctions "massives" si le président russe continuait à refuser tout cessez-le-feu, avec l’espoir que les États-Unis les suivraient. (...)
L’opération a été rendue plus compliquée par un veto de la Slovaquie et par les réticences de Donald Trump.
Bratislava a finalement accepté de lever son veto et l’Union européenne espère désormais que les États-Unis la rejoignent dans les prochaines semaines, à l’expiration du délai fixé par le président américain. Donald Trump a donné lundi 50 jours à Moscou pour faire la paix, sous peine de lourdes sanctions visant ses alliés.
La liste noire des pétroliers fantômes élargie (...)
La Russie a toutefois cherché très vite à contourner ces sanctions à l’aide d’une flotte "fantôme" de pétroliers, dont le nombre est évalué à plus de 500, et que l’UE a déjà prise pour cible.
Dans le cadre de ce 18e train de sanctions, les 27 ont ajouté 105 pétroliers "fantômes" à leur liste noire de navires, qui en compte désormais 444, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.
L’UE a également ajouté 22 entités, dont 11 non russes, ciblant des sociétés exploitant des navires "fantômes" ou aidant les Russes à contourner les sanctions. "Pour la première fois", l’UE a ciblé une raffinerie de pétrole appartenant au groupe russe Rosneft en Inde, s’est félicitée Kaja Kallas.
Les Européens ont également renforcé leurs sanctions financières en ajoutant 22 banques aux 23 déjà interdites d’accès au système international de paiements Swift.