
Les présidents russe et américain se sont donné rendez-vous en Alaska, aux Etats-Unis, vendredi. Au programme, des discussions sur "un échange de territoires" entre Moscou et Kiev pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Une réunion synonyme d’angoisse pour les Ukrainiens.
Pour tenter de trouver une issue à la guerre en Ukraine, trois ans et six mois après le début de l’invasion russe, les présidents russe et américain se rencontrent vendredi 15 août, en Alaska (Etats-Unis). L’idée de mettre fin à la guerre en échangeant certaines zones occupées a été évoquée par Donald Trump. Un sujet qui divise dans les rues de Kiev, en Ukraine. (...)
Un pays amputé contre un vague espoir de paix. À cette évocation, le visage de Dmytro, étudiant en finance, se ferme. Selon lui, "l’administration Trump n’y peut rien. Poutine ne veut pas arrêter cette guerre, il veut la continuer. Et les négociations ne changeront rien. Ce qui aura un impact, ce sont les actions, soit sur le plan militaire, soit sur le plan économique, avec l’effondrement de la Russie."
Pour Vitaly, un entrepreneur, la question fait l’effet d’un vent froid. Il se méfie car "le problème, c’est que ce que dit Donald Trump ne peut pas être pris pour acquis. Il change d’avis tout le temps. Et notre président l’a dit clairement : notre souveraineté territoriale est garantie par notre propre Constitution. Personne ne pourra contourner cette règle."
Céder pour arrêter la guerre
Sacha, réserviste dans l’armée, estime, lui, que céder un territoire, c’est renoncer à une histoire et à des proches restés sur place. "C’est une question très difficile pour l’identité des Ukrainiens. Je ne sais pas ce qui doit prévaloir : l’indépendance de l’Ukraine, ou bien simplement sa dignité ? C’est le dilemme le plus grave pour nous, avant cette rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine" en Alaska. (...)
Mais en Ukraine, la paix se mesure autant en kilomètres repris qu’en vies épargnées, alors certains envisagent l’idée d’un échange d’oblasts, après trois ans et demi de guerre et plusieurs dizaines de milliers de soldats et de civils morts. À l’image de Natalya, une ancienne infirmière qui dit parler "pour tous ceux qui ont des enfants, des frères et des sœurs, des parents, des maris : bien sûr, il faut arrêter cette guerre pour ne pas qu’ils meurent."
Selon l’Institut de sociologie de Kiev(Nouvelle fenêtre), 82% des Ukrainiens sont opposés à toute concession territoriale. Ce chiffre montre combien céder une partie du pays pourrait mettre en péril l’avenir politique de Volodymyr Zelensky.