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"Il y a une vraie crainte de se faire contrôler" : En Mauritanie, les vagues d’arrestations de migrants sèment la peur
#Mauritanie #Mali #Canaries #naufrages #migrants #immigration
Article mis en ligne le 21 avril 2025

Depuis presque deux mois, les arrestations de personnes en situation irrégulière sont quasi-quotidiennes en Mauritanie. Après un passage en détention, elles sont ensuite renvoyées aux frontières avec le Sénégal ou le Mali. Un climat qui sème la peur dans le pays où sont présents quelque 200 000 migrants.

"Surtout pour les migrants Subsahariens, la situation peut être qualifiée de critique", estime Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur, contacté par InfoMigrants. Depuis fin-février, la Mauritanie mène une campagne d’arrestations et d’expulsions de migrants en situation irrégulière. Selon l’OIM en 2024, ils sont environ 200 000 migrants en Mauritanie. "C’est tous les jours qu’il y a des refoulements. La police arrête même des gens dans leurs maisons, des hommes lorsqu’ils vont au travail... Les refoulements ne touchent plus que les migrants en transit mais tout le monde", raconte l’associatif.

De nombreux migrants arrêtés sont envoyés notamment à Rosso, au Sénégal, à la frontière mauritanienne. C’est le cas de Diallo, arrêté par la police à Nouakchott, la capitale. "Ils te disent ’tu es un étranger non ?’, tu dis oui, on te prend. Pendant deux jours, on est enfermés dans un centre où si tu n’as pas l’argent pour acheter à manger, tu vas mourir dans la salle", raconte-t-il à RFI. (...)

Lire aussi :

 (Euractiv/février 2024)
L’UE octroie 210 millions d’euros à la Mauritanie pour lutter contre l’immigration clandestine

L’UE a prévu une enveloppe de 210 millions d’euros pour aider la Mauritanie à réduire le nombre de migrants transitant par son territoire en direction des îles Canaries, ont annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, lors d’une visite dans le pays d’Afrique de l’Ouest jeudi (8 février).

Il s’agit là du plus récent accord de l’UE avec un pays africain visant à financer un large éventail de secteurs, mais aussi à réduire l’immigration clandestine vers l’Europe, après les accords conclus avec la Tunisie, le Maroc et l’Égypte l’année dernière.

Au cours de la cérémonie, à laquelle assistait également le président mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazaouani, un investissement de 210 millions d’euros a été annoncé pour soutenir les efforts de la Mauritanie en ce sens, pour financer l’aide humanitaire et pour offrir des opportunités à la jeunesse mauritanienne.

Ursula von der Leyen a également reconnu le rôle « primordial » de la Mauritanie pour la stabilité dans la région, raison pour laquelle une partie de l’enveloppe annoncée sera allouée à la sécurité. Bruxelles aidera ainsi la Mauritanie à « sécuriser » ses frontières avec le Mali, en guerre depuis 2012.

La présidente de la Commission a cité d’autres domaines et projets qui profiteront du financement européen, tels que l’hydrogène vert, la connectivité ou encore l’emploi. (...)

 (la Dépêche de la Mauritanie et du Sahel /février 2024)
Réadmission des migrants venant d’Europe : #Soueisssya, ciblée pour un centre de transit ?

Mine de rien, les autorités mauritaniennes et européennes seraient avancées dans leur projet de « #partenariat_renforcé » dans la lutte contre l’immigration clandestine entre les deux rives. Malgré la levée du ton de l’Opposition, le projet commun est déjà -si l’on en croit des sources autorisées- bien lancé. Le dernier déplacement conjoint de la présidente de la commission européenne, Urusla Van Der Leyen, et du premier Ministre espagnol, Pedro Sanchez, attesterait de l’importance de la question pour les deux parties.
Les discussions entre les deux parties, entamées de plus plusieurs mois, auraient même déjà identifiée la zone de Soueissiya, 60 km de notre capitale économique, sur la route de Nouakchott, pour élire le futur centre de rétention des immigrés interceptés en haute mer.
Pour ce faire, un autre accord de statut pour les forces du Frontex devrait permettre aux gardes-frontières européens de patrouiller, avec les garde-côtes mauritaniens, pour intercepter les candidats à l’immigration clandestine.
Ces derniers qui voient les filets se resserrer sur eux pourraient donc être interceptés et renvoyés vers ce centre de reflux où ils devraient être recueillis dans l’optique de les faire retourner chez eux. En plus de soutien sonnant et trébuchant, l’UE aurait également accéder à des demandes locales pour la construction de tronçons routiers entre Boulenouar, 98km, et Tmeimichatt, 319 km sur la voie ferrée. Le projet de centre en lui-même sera bien équipé et gardé. Rien n’a été donc jusqu’à présent scellé. (...)

 (Melting pot/mars 2024/traduction DeepL.com/Translator)
La Mauritanie deviendra-t-elle un centre d’accueil pour les migrants expulsés d’Europe ?

La Mauritanie est un pays situé au nord-ouest du continent africain, face à l’océan Atlantique, une position stratégique et extrêmement importante pour les migrants qui tentent de rejoindre le continent européen et l’archipel espagnol des Canaries. En effet, ces dernières années, le pays a connu une augmentation significative du nombre de migrants qui le traversent pour tenter d’atteindre les îles espagnoles et d’autres pays de l’UE. Les estimations indiquent que cette augmentation pourrait être le résultat du renforcement des mesures de lutte contre la migration dans les pays voisins, qui conduisent à un détournement vers de nouvelles routes, faisant de la Mauritanie un lieu de transit de plus en plus "attractif" pour atteindre l’Europe.

C’est dans ce contexte que l’Espagne et l’État africain progressent dans la mise en place d’un partenariat solide pour lutter contre la migration irrégulière et renforcer la sécurité des frontières par le biais d’une série de mesures et d’actions. Ces efforts comprennent la coopération dans l’échange d’informations, la formation des forces de sécurité et de la garde nationale, ainsi que le renforcement des contrôles aux frontières et le soutien opérationnel pour le renforcement des capacités dans la lutte contre ce phénomène. Selon les données espagnoles, 83 % des migrants qui arrivent actuellement aux îles Canaries ont transité par la Mauritanie.

Les migrants comme instrument de pression et de chantage

Face aux tensions croissantes autour des questions migratoires, les pays européens tentent de trouver des "solutions" qui garantissent une réduction du flux de migrants à leurs frontières. C’est ce que l’on appelle la politique d’externalisation des frontières, c’est-à-dire une politique qui consiste à "étendre" les frontières pour empêcher les migrants d’atteindre ou d’approcher leur territoire, par le biais d’accords avec plusieurs pays africains considérés comme des points de transit potentiels pour les migrants africains. L’accord anti-immigration entre l’Espagne et la Mauritanie est un autre exemple clair de la façon dont les pays européens exploitent les besoins financiers des pays pauvres. Cet accord, qui repose sur des efforts conjoints pour lutter contre l’immigration, reflète clairement la dynamique entre le besoin de sécurité de l’Europe et le besoin financier des pays africains, soulevant une controverse sur le coût humain qui est payé dans ce processus.

Dans la politique internationale contemporaine, l’immigration apparaît comme l’une des questions les plus controversées et les plus complexes, en particulier lorsqu’elle est utilisée comme moyen de pression dans les négociations politiques et économiques. La Turquie, avec sa position géographique unique entre l’Europe et le Moyen-Orient, a habilement utilisé l’immigration dans ses négociations avec l’Union européenne. L’accord de 2016 a marqué un tournant : l’UE a accepté de verser des milliards d’euros à Ankara en échange du contrôle du flux de réfugiés vers l’Europe. Cet accord a démontré comment les pays peuvent exploiter les crises migratoires pour renforcer leurs positions économiques et politiques.