
Suite à un déficit de mousson, les nappes phréatiques de Bangalore, cette grande ville du sud, sont épuisées et tous les habitants font face à des pénuries d’eau. Les experts pointent le modèle de développement incontrôlé de la « Silicon Valley indienne », aujourd’hui au bord du gouffre.
Le quartier de Whitefield accueille de grands parcs informatiques et une population aisée. C’est pourtant dans ses résidences avec piscines, récemment sorties de terre, que la crise de l’eau a frappée en premier. Prasad, un habitant, s’inquiète : « Les puits dont nous dépendons sont complètement secs. On dépend à 100% des camions citernes privés qui revendent de l’eau pompée plus loin. Il y a 230 appartements ici, il nous faut 120 000 litres d’eau par jour. »
La moitié des puits épuisés
Le prix de ces citernes d’eau est passé de 10 à 20, voire 30 euros dans la ville, alors que plus de la moitié des puits seraient épuisés. Tout le monde doit donc changer ses habitudes, comme cet autre résident qui lave sa voiture sans eau, la municipalité venant d’instaurer des amendes face aux gaspillages. (...)
40 % de pluies en moins
Cette année, le sud de l’Inde a reçu, par endroits, 40 % de pluies en moins. La culture de la canne à sucre est accusée d’assécher les sols. Mais pour Zibi Jamal, de l’ONG Whitefield Rising, la croissance non planifiée de Bangalore est d’abord en cause. (...)
Il y avait 280 lacs qui faisaient la fierté de Bangalore au XXe siècle, alors surnommée la Cité Jardin de l’Inde. Il n’en reste guère plus qu’une dizaine.