
Depuis plus d’un an à Gaza, l’armée israélienne assassine des journalistes à Gaza et détruit leurs infrastructures. Aux frontières de l’enclave palestinienne, Israël interdit l’entrée aux journalistes internationaux qui demandent à couvrir l’actualité gazaouie, arrête massivement les journalistes palestiniens en Cisjordanie et dans les territoires de 48, et interdit des médias internationaux comme Al-Jazeera, qui couvre en continu les attaques israéliennes.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), qui cite des données du Syndicat des journalistes (PJS) palestiniens, près de 10 % des journalistes opérant à Gaza ont été tués depuis le début des hostilités. Contactée par l’Agence Média Palestine, la porte-parole du PJS Suruq As’ad confirme que le nombre de journalistes palestinien-nes tué-es à Gaza s’élève à 182, auxquels s’ajoutent 164 blessé-es. 136 journalistes ont été arrêté-es à Gaza et en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023, dont 58 sont toujours en détention. 88 établissements de presse palestiniens ont été détruits, dont 73 dans la bande de Gaza.
Dans son allocution au séminaire international des médias sur la paix au Moyen-Orient, qui s’est tenu le 1er novembre à Genève, le secrétaire général des Nations unies a fait remarquer que « le nombre de journalistes tués à Gaza a atteint un niveau sans précédent dans les conflits modernes ». (...)
Crimes de guerre
Le comité de protection des journaliste (CPJ) affirmait au début du mois enquêter sur plus de 130 cas de journalistes tué·es par Israël à Gaza, dont la mort semble avoir été délibérée et directement liée à leur profession, ce qui constitue un crime de guerre. Le CPJ ajoute que ces enquêtes sont extrêmement difficiles à réaliser en raison des conditions du terrain.
Une enquête du Guardian révélait hier qu’Israël avait utilisé une munition américaine pour cibler et tuer trois journalistes et en blesser trois autres lors d’une attaque menée le 25 octobre dans le sud du Liban, que des experts juridiques ont qualifiée de crime de guerre potentiel.
Tous trois ont été tués dans leur sommeil lors de l’attaque, qui a également blessé trois autres journalistes de différents médias qui se trouvaient à proximité. L’enquête précise qu’il n’y a pas eu de combats dans la zone avant ou au moment de l’attaque.
« Tout indique qu’il s’agissait d’un ciblage délibéré de journalistes : un crime de guerre. Il était clairement indiqué qu’il s’agissait d’un lieu où séjournaient des journalistes », a déclaré Nadim Houry, avocat spécialisé dans les droits de l’homme et directeur exécutif de Arab Reform Initiative. (...)