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Mediapart
Kai Terada, enseignant « muté dans l’intérêt du service », obtient sa réintégration
#KaiTerada #educationnationale
Article mis en ligne le 11 janvier 2025

Le rectorat de Versailles a été désavoué, jeudi 9 janvier, par la justice administrative. Usant d’une procédure critiquée depuis son extension sous l’ère Blanquer, l’administration avait déplacé « arbitrairement » le professeur, connu et reconnu pour son engagement syndical.

L’annonce avait sonné comme un coup de tonnerre dans le monde enseignant, il y a deux ans, dénoncée jusque sous les fenêtres du ministère : Kai Terada, enseignant en mathématiques à Nanterre (Hauts-de-Seine), militant actif et connu auprès des jeunes exilé·es et cosecrétaire départemental du syndicat Sud Éducation, apprenait à la rentrée scolaire 2022 sa mutation d’office « dans l’intérêt du service », par voie d’huissier. Une procédure très contestée et qui a visé plusieurs enseignant·es syndiqué·es ces dernières années, et notamment les militant·es de Sud Éducation.

Jeudi 9 janvier, la justice administrative a donné un coup d’arrêt cinglant à cette décision de l’académie de Versailles. Suivant l’avis du rapporteur public, le tribunal a annulé la mutation dans l’intérêt du service, enjoint le rectorat à réintégrer Kai Terada dans un délai de six mois dans son lycée d’origine, et à lui verser 1 800 euros. Contacté, le rectorat « prend acte » de ce jugement mais n’a pas informé Mediapart sur son intention de faire appel.

Kai Terada, actuellement en poste dans un autre établissement, souligne l’importance de la « mobilisation » autour de son cas, et du soutien de ses collègues de Nanterre, qui ont « massivement témoigné en [sa] faveur », ce qui lui semble avoir été « décisif ». Il rappelle le sort réservé aux autres « muté·es », le plus souvent encore en cours de procédure devant la justice administrative, et rassemblé·es au sein du collectif des « réprimé·es de l’Éducation nationale ».

La mutation dans l’intérêt du service, un procédé qui n’a rien de neuf dans la fonction publique d’État, s’était pratiquée jusqu’en 2019 « à l’écart de l’organisation du mouvement des enseignants, assez étrangère même à l’Éducation nationale », soulignait auprès de Mediapart l’avocat Benoît Arvis. Et pour cause, considérait-il, « cette mesure discrétionnaire signe un acte d’autorité, une crispation hiérarchique, elle se manie normalement avec une extrême précaution ».

Il ne s’agit en effet pas d’une mesure à proprement parler disciplinaire – elle n’exige d’ailleurs pas la mise en place d’une enquête ni d’un conseil de discipline –, mais qui a bien trait au « comportement de l’agent ». Mais depuis les années Blanquer, ministre de l’éducation nationale lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, ces procédures se sont multipliées, les syndicats enseignants criant de concert à la « répression ». (...)

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