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L’abolition des armes nucléaires, (qui sont) un frein à la crise climatique
#nucleaire #criseclimatique
Article mis en ligne le 10 avril 2024
dernière modification le 8 avril 2024

La vie sur terre est confrontée à deux menaces existentielles : la crise climatique et les armes nucléaires. Ces deux menaces sont étroitement liées et se renforcent mutuellement. Pourtant, nombreux sont ceux qui ignorent la gravité du risque de guerre nucléaire et la manière dont l’abolition des armes nucléaires peut contribuer à résoudre la crise climatique.

La crise climatique est en effet grave et s’aggrave de manière exponentielle. Elle est due aux activités humaines, telles que le militarisme accru, qui contribue fortement, directement et indirectement, aux émissions de gaz à effet de serre (GES), et l’élevage, qui est responsable d’un volume d’émissions de GES supérieur à celui de l’ensemble du secteur des transports. Malgré la prise de conscience générale de l’existence et des causes de la crise climatique, les émissions de GES continuent d’augmenter et, avec elles, les températures mondiales, les cinq dernières années ayant été les plus chaudes jamais enregistrées. (...)

Que faut-il faire ? Tout d’abord, réduire rapidement nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui signifie renoncer aux combustibles fossiles, adopter davantage de pratiques agricoles durables telles que la réduction de l’élevage et investir dans les énergies renouvelables. Nous devons également protéger et restaurer nos forêts et autres écosystèmes naturels, qui jouent un rôle crucial dans le stockage du carbone et la régulation du climat. Nous devons investir dans la recherche et nous avons besoin que les politiciens écoutent les preuves scientifiques et agissent en conséquence.

En bref, nous avons besoin de ressources et de volonté politique. (...)

Mais quelle est la place des armes nucléaires dans tout cela ?

Tout d’abord, la crise climatique accroît le risque de guerre nucléaire. L’horloge de l’apocalypse se situe actuellement à 90 secondes de minuit, soit le risque le plus élevé de l’histoire. Globalement, cela est dû à trois facteurs : 1. l’instabilité des dirigeants politiques dans les États dotés d’armes nucléaires ; 2. le risque accru de détonation nucléaire accidentelle ou de cyberterrorisme en raison de la vulnérabilité des systèmes en alerte maximale ; et 3. le changement climatique.

Le changement climatique accroît le risque de conflit pour des ressources telles que la terre, l’eau potable et les réserves alimentaires, et augmente la pression pour migrer. L’effondrement politique, à son tour, conduit les dirigeants extrémistes à prendre le contrôle des armes nucléaires, ce qui pose un risque dans les régions où il y a déjà des tensions politiques.

Cependant, une seule détonation nucléaire, surtout à l’époque actuelle, peut causer des dommages environnementaux importants et irréparables.

D’autre part, même une utilisation limitée d’armes nucléaires aurait des conséquences climatiques catastrophiques. (...)

À plus grande échelle, une guerre nucléaire provoquerait des destructions d’une ampleur inimaginable, avec des dizaines de millions de morts, une contamination radiologique massive se propageant dans le monde entier et un hiver nucléaire qui entraînerait la destruction de notre civilisation et l’extinction de nombreuses espèces, peut-être même de la nôtre. (...)

Il faut également tenir compte du fait que les armes nucléaires sont extrêmement coûteuses à entretenir. L’investissement actuel dans les armes nucléaires a été estimé à 82,9 milliards de dollars par an et continue d’augmenter.

Si l’on considère que la crise climatique nécessite des ressources financières et une volonté politique pour trouver une solution, celle-ci doit nécessairement inclure le désarmement nucléaire. Les armes nucléaires ne sont pas seulement une menace sérieuse pour l’environnement, elles représentent un coût et un risque inacceptables et sapent les fondements de la coopération internationale et de la bonne volonté.

L’atténuation de la crise climatique nécessite une mobilisation massive des ressources. (...)

Promouvoir une culture de la paix et renforcer le régime multilatéral

En outre, pour faire face à ces deux menaces, il est impératif que la communauté mondiale s’unisse dans une approche d’équité, de coopération et de responsabilité partagée, et à cette fin, il est essentiel de canaliser les efforts de l’humanité vers la promotion d’une culture de la paix et le renforcement du régime multilatéral.

Le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), adopté à l’ONU en juillet 2017 par 122 pays, constitue une étape importante dans cette direction (...)

En raison de ses effets directs et indirects, la signature et la ratification du TIAN doivent donc être considérées comme des actions urgentes dans le cadre de la crise climatique.

Le temps presse, mais nous avons encore le choix. Face à ce double dilemme existentiel, l’humanité est à la croisée des chemins (...)