
Pour son dernier grand meeting, la tête de liste des Écologistes, Marie Toussaint, a mis l’accent sur l’importance d’un groupe écologiste fort au Parlement européen pour empêcher tout risque que l’extrême droite gouverne à cette échelle.
La tête de liste des Écologistes en convient : sa campagne s’est faite avec le « vent de face ». Si en 2019, les marches pour le climat, la démission de Nicolas Hulot ou encore le mouvement des « gilets jaunes » avaient mis l’écologie à l’agenda en France et même en Europe, l’heure est aujourd’hui au backlash, le retour de bâton. « Je connais parfaitement ce cycle qui voit l’écologie s’épanouir puis être désavouée de nouveau. Je savais donc que cette campagne serait ce qu’elle est », a déclaré Marie Toussaint devant son public venu de toute la France pour ce dernier grand meeting avant le jour du vote.
« Ce qu’elle est », cette campagne écolo, c’est un calvaire, entre les erreurs de communication qui ont suscité les moqueries, l’invisibilisation des thématiques écologiques, le choix d’une campagne en solitaire qui a déçu des électeurs et électrices de gauche, et l’angoisse soudaine de passer sous le seuil des 5 %, qui permet d’envoyer des élu·es au Parlement européen. (...)
Benoît Biteau peut en témoigner. « L’écologie plus tard, c’est l’écologie trop tard ! », lançait-il en conclusion de son intervention très acclamée sur une petite scène avant l’ouverture du meeting. Comme tous ses camarades, l’eurodéputé sortant et agriculteur bio engagé auprès des Soulèvements de la Terre, en 6e position sur la liste, déplore un « écolo-bashing » qui dure depuis la révolte des agriculteurs, en janvier.
S’il dément toute crainte de fiasco le 9 juin, il s’échine toutefois à déconstruire l’idée de « vote utile » à gauche aux européennes en faveur de Raphaël Glucksmann – les socialistes espèrent le voir doubler la candidate macroniste Valérie Hayer. (...)
Empêcher la « peste brune » de gouverner
Le risque d’une percée de l’extrême droite européenne est, pour beaucoup d’écologistes, l’enjeu réel de cette élection. D’autant plus que l’actuelle présidente de la Commission européenne, tête de liste du Parti populaire européen (PPE), Ursula von der Leyen, n’a pas exclu une alliance de la droite avec le groupe de Giorgia Meloni. (...)