Soumise à une forte pression migratoire sur ses frontières terrestres et maritimes, l’Espagne a annoncé investir plus de 600 000 euros dans des projets d’aide au retour "volontaire" ainsi que le renforcement de la gestion de ses frontières, en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations. Une large partie de ces fonds concerne les migrants bloqués au Maroc, principal pays de transit vers l’Europe pour des milliers d’exilés subsahariens.
Le gouvernement central espagnol a approuvé, début décembre, une contribution globale de 646 535 euros afin de réguler l’immigration sur son territoire national, alors que le pays connait un important flux migratoire sur ces côtes.
Cet investissement doit permettre de financer des projets d’aide au retour "volontaire", de réintégration dans les pays d’origine des migrants mais aussi de permettre d’améliorer et renforcer les capacités de l’Espagne dans la gestion de ces frontières.
Cet accord, signé par le Ministre de l’Intérieur espagnol, se fait en collaboration directe avec l’Organisation international pour les migrations (OIM), qui est en charge de la gestion des fonds, indique le Bulletin officiel de l’État daté du 6 décembre. Les actions seront en vigueur jusqu’à fin 2026. (...)
Le Bulletin officiel rapporte que le Maroc est un "goulot d’étranglement migratoire" : de par sa position, le pays est l’un des principaux points de transit vers l’Europe pour des milliers d’aspirants, des Subsahariens et des Maghrébins, à l’émigration en Europe. À cause du renforcement des contrôles aux frontières notamment, les exilés sont nombreux à se retrouver coincés sur ce territoire, sans possibilité de rejoindre l’Europe. Souvent contraints à vivre dans des conditions précaires, ils se retrouvent aussi plus susceptibles d’être exploités. (...)
Le projet financé par l’état espagnol prévoit qu’environ une centaine de ces migrants vulnérables bénéficient d’"un accompagnement individuel, d’évaluations de vulnérabilité, de soins médicaux, d’un hébergement temporaire et d’une aide financière" durant leur séjour au Maroc. L’aide prend également en charge les billets retours et les autorisations nécessaires.
Une fois rentrés dans leur pays d’origine, 70 de ces migrants pourront également obtenir un soutien d’un montant de 1 400 euros pour un adulte - 700 euros pour un mineur - afin de faciliter leur réintégration en les aidant à retrouver une stabilité économique.
Gestion des flux migratoires
En parallèle de ce programme d’aide au retour "volontaire, l’autre moitié du financement étatique est alloué au GEFMES VI, un programme de soutien de l’OIM auprès des autorités espagnoles afin qu’elles améliorent la gestion des flux migratoires en direction du pays. (...)