
Le président de l’Union calédonienne "prend acte" de l’annonce du président de la République de "suspendre" le projet de texte sur le dégel du corps électoral, dont il exige "l’abandon". Pour Daniel Goa, "l’esprit impérialiste" d’Emmanuel Macron et "son armée coloniale" ne résoudront en rien le conflit avec "un peuple qui lutte pour la survie de son identité". Dans ce contexte, le parti demande le retrait des renforts de forces de l’ordre du pays.
L’UC "prend acte" de l’annonce d’Emmanuel Macron, "qui a trouvé deux minutes pour évoquer le sujet calédonien qui déchaîne les passions en Kanaky", à savoir la "suspension" du projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral. Le mouvement, par la voix de son président Daniel Goa, déplore dans un communiqué diffusé cette nuit, que le chef de l’Était n’ait pas "abandonné" pour autant ce texte qui "a fait voler 35 ans de paix en éclat." (...)
"Le maintien de l’ordre par la répression ne résoudra rien"
"Fidèle à son esprit impérialiste, le président de la République française a lancé aujourd’hui l’attaque de la tribu de Saint-Louis par son armée coloniale à grands coups de blindés, hélicoptères de guerre et ses fameux centaures. Comme tout ce qu’il a entrepris jusqu’à présent dans la gestion de ce conflit, il n’a toujours pas compris que son objectif de maintien de l’ordre par la répression ne résoudra rien, insiste Daniel Goa, qui maintient son ton très offensif. Il (Emmanuel Macron) n’a pas en face de lui des émeutiers mais un peuple qui lutte pour la survie de son identité face à un État colonial qui veut éteindre cette revendication. Monsieur le président, que croyez-vous ? Que vous allez tout dégager à Saint-Louis, enlever tous les barrages du pays et qu’on en restera là ? Que nous allons faire fi de tout le mal que vous avez fait à notre peuple, les morts tombés, les blessés, toutes les bavures des forces de l’ordre et de l’armée ?"
Dans ce contexte, l’Union calédonienne demande au chef de l’Était "d’enlever ses policiers, gendarmes, soldats", jugé comme le préalable à une sortie de crise (...)
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Louis Mapou appelle à lever "immédiatement" les barrages en Nouvelle-Calédonie
Le président du gouvernement, qui a appris "avec une profonde émotion" le neuvième décès directement lié aux émeutes, lance, ce mercredi soir, "un appel pressant à la levée des barrages et à un retour au calme".
Alors que le bilan des émeutes est officiellement passé à neuf morts, ce mercredi 13 juin, "c’est avec une profonde émotion" que le président du gouvernement, Louis Mapou a appris le décès de cet homme de 34 ans adressant à sa famille, son clan et sa chefferie "ses plus sincères condoléances" et à leur témoignant "son affection en ces moments douloureux".
Après un mois d’événements tragiques, il s’agit de "neuf (victimes) de trop", insiste le chef de l’exécutif, qui "dans ce contexte douloureux" et dans la continuité de sa déclaration solennelle du samedi 8 juin, réitère son "appel pressant à la levée immédiate des barrages et à un retour au calme".
"La loi constitutionnelle sur le corps électoral n’est plus d’actualité" (...)