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France24/AFP
L’UE renonce à l’interdiction de la vente de voitures neuves thermiques à partir de 2035
#UE #automobiles #voituresthermiques
Article mis en ligne le 17 décembre 2025

L’Union européenne a abandonné, mardi, l’idée d’imposer aux constructeurs automobiles de passer au tout-électrique en 2035, afin de leur permettre de faire face à la crise que traverse le secteur en Europe. Une annonce perçue comme un recul majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique.

(...) cédant à la pression de l’Allemagne, de l’Italie et de l’ensemble du secteur automobile, qui jugeaient l’objectif inatteignable.

Les constructeurs pourront continuer à vendre après cette échéance une part limitée de voitures neuves équipées de moteurs thermiques ou hybrides, sous réserve de respecter de multiples conditions, notamment de compenser les émissions de CO2 qui découleront de ces "flexibilités", a précisé la Commission européenne.

En assouplissant l’objectif pour 2035, l’UE ne renonce pas à ses ambitions climatiques, mais adopte une approche "pragmatique" face aux difficultés rencontrées par l’industrie automobile, a défendu le commissaire européen Stéphane Séjourné, qui a piloté ce plan, dans un entretien à l’Agence France-Presse (AFP).

"L’objectif reste le même, les flexibilités sont des réalités pragmatiques au vu de l’adhésion des consommateurs, de la difficulté des constructeurs à proposer sur le marché du 100 % électrique pour 2035", a-t-il affirmé. (...)

Le Pacte vert européen, victime collatérale de la crise

L’interdiction de vendre des voitures à moteur thermique à partir de 2035 était une mesure emblématique du grand Pacte vert européen, pour aider l’UE à tenir son engagement d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Mais l’Europe, face à la concurrence de la Chine et aux tensions commerciales avec les États-Unis, a déjà repoussé ou élagué plusieurs mesures environnementales ces derniers mois, dans un virage pro-business assumé. (...)

À la place de l’interdiction des voitures neuves à moteur thermique qui était prévue à cette échéance, les constructeurs devront réduire de 90 % les émissions de CO2 de leurs ventes par rapport aux niveaux de 2021 et compenser les 10 % d’émissions restantes. Bruxelles assure ainsi que le secteur sera bien décarboné à 100 % à cet horizon.

Les constructeurs du Vieux Continent réclamaient des "flexibilités" depuis des mois, alors qu’ils sont plombés par des ventes durablement atones, tandis que leurs rivaux chinois, dont BYD, voient leurs parts de marché s’envoler avec leurs modèles électriques aux prix attractifs. (...)

la Commission a dévoilé mardi une série de mesures de soutien à l’électrification du secteur, passant par l’encouragement au "verdissement" des flottes d’entreprises (qui va soutenir la demande de véhicules électriques) et des prêts à taux zéro pour la production de batteries.

Stéphane Séjourné a également confirmé l’instauration d’une "préférence européenne" dans l’automobile, c’est-à-dire l’obligation pour les industriels bénéficiant de financements publics de se fournir en composants "made in Europe". Une façon très concrète de soutenir toute la chaîne des équipementiers, fournisseurs et sous-traitants.

Enfin, la Commission veut encourager le développement de petits véhicules électriques aux tarifs "abordables". Un projet annoncé en septembre par Ursula von der Leyen "pour ne pas laisser la Chine et d’autres conquérir ce marché". (...)