
La Commission européenne a exhorté vendredi la Turquie à enquêter "de manière approfondie" sur des allégations d’exactions et de renvois forcés de migrants en Afghanistan et en Syrie, après une enquête de plusieurs médias. Depuis 2014, Bruxelles a versé près d’un milliard d’euros à la Turquie pour la gestion des migrations et des frontières.
Lors d’un point presse vendredi 11 octobre, une porte-parole de la Commission européenne a réagi aux accusations de plusieurs médias sur la politique migratoire de l’UE en Turquie. Au total, depuis 2014, Bruxelles a versé près d’un milliard d’euros à la Turquie pour la gestion des migrations et des frontières.
Ana Pisonero, a estimé qu’il était "de la responsabilité des autorités turques d’enquêter de manière approfondie sur les allégations d’actes répréhensibles". "Nous les exhortons à le faire", a-t-elle insisté.
Des conditions de vie "épouvantables et dégradantes" dans des centres financés par l’UE
Le même jour, neuf médias dont Le Monde, El Pais, Der Spiegel et Politico ont publié les témoignages d’une quarantaine de migrants qui accusent les autorités turques de renvois forcés en Afghanistan et en Syrie, et d’exactions dans des centres d’accueil, devenus centres de rétention. Des structures financées par l’UE où les conditions de vie des personnes enfermées sont "épouvantables et dégradantes", signale Le Monde, en raison notamment de l’insalubrité, du manque d’accès aux soins, de la violence ou encore de la surpopulation.
D’après l’enquête des journalistes, "l’UE a versé 200 millions d’euros à la Turquie pour la mise en place et la gestion d’une trentaine de centres de rétention pour migrants" (...)