
La Russie réplique aux sanctions états-uniennes et européennes en énonçant les siennes. Elle a profité du retour sur Terre de trois astronautes, le 13 mai, à bord d’une capsule Soyouz, pour rappeler sa position dominante en matière de vol habité. En effet, ses sanctions russes visent surtout les activités spatiales des États-Unis.
(...) Rogozine vient d’annoncer que la Russie se désengagera de la Station spatiale internationale dès 2020, comme cela était initialement prévu, et non en 2024 comme le souhaitaient les États-Unis. Il a également interdit aux États-Unis d’utiliser les moteurs russes RD-180, qui équipent le premier étage des lanceurs Atlas V pour placer en orbite des satellites militaires. Pour rappel, ce moteur est dérivé du moteur à quatre chambres RD-170 développé pour les lanceurs Energia et Zenith. Enfin, la Russie suspend également l’implantation de stations au sol du GPS états-unien sur son territoire. C’est moins en réponse aux sanctions américaines et européennes qu’à la mauvaise volonté mise par les autorités des États-Unis pour autoriser l’installation sur leur territoire de stations au sol pour l’équivalent russe du GPS, Glonass.
Ces sanctions sont à relativiser. Elles sonnent comme un avertissement, car elles ne sont pas irréversibles. En effet, l’interdiction d’utilisation du moteur RD-180 concerne seulement les missions nécessaires aux besoins des activités militaires du Pentagone. Les missions civiles, scientifiques et commerciales ne sont pas concernées par cette interdiction. Quant à la décision concernant l’avenir de l’ISS, il faut savoir que la Russie respectera ses engagements jusqu’en 2020, et surtout que l’extension proposée par les Américains est en cours de négociation entre les différents partenaires et qu’une décision à ce sujet sera prise en 2016 ou 2017. (...)