
Les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner ont rencontré lundi en Israël le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prélude à l’arrivée, mardi, du vice-président J.D. Vance, afin de préserver le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza après des violences meurtrières et alors que la dépouille d’un otage a été remise par le Hamas à Israël via la Croix-Rouge.
Si le Hamas ne respecte pas les termes du cessez-le-feu, il sera "éradiqué" a prévenu lundi 20 octobre le président américain Donald Trump, disant vouloir donner encore "une petite chance" à la poursuite de sa feuille de route pour faire taire les armes à Gaza.
Le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré mardi matin à la chaîne égyptienne Al-Qahera News que l’organisation reste engagée dans l’accord de cessez-le-feu. "Nous avons beaucoup de difficultés à extraire les corps, mais nous sommes déterminés et nous travaillons dur pour y parvenir", a-t-il assuré. "L’accord pour Gaza tiendra, car nous le voulons et que notre volonté de le respecter est forte", selon lui.
Lundi, les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner ont rencontré en Israël le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prélude à l’arrivée, mardi, du vice-président JD Vance.
"Nous discuterons de deux choses. [...] Les défis de sécurité auxquels nous faisons face et les opportunités diplomatiques qui s’offrent à nous. Nous surmonterons les défis et saisirons les opportunités", a affirmé Benjamin Netanyahu, sans préciser quand il doit rencontrer le n°2 de son allié américain. (...)
Ces tractations interviennent après les violences de dimanche dans le territoire palestinien, les plus importantes depuis l’entrée en vigueur le 10 octobre d’un accord de cessez-le-feu, qui a permis la libération des 20 otages vivants du 7-Octobre encore détenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens.
Au terme du texte, le Hamas devait aussi rendre d’ici au 13 octobre les 28 corps d’otages encore retenus à Gaza, mais affirme avoir besoin de matériel et de plus de temps. Il a remis lundi à la Croix-Rouge une 13ᵉ dépouille, qui a été rapatriée en Israël et transférée au centre national médico-légal en vue de son identification, a annoncé l’armée.
L’accord, parrainé par Donald Trump, prévoit aussi l’entrée massive d’aide à Gaza, et à terme la fin définitive de la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. (...)
Se disant "préoccupée" par le regain de violence de dimanche, l’ONU a exhorté "toutes les parties à respecter pleinement leurs engagements".
"Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n’est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire", a prévenu de son côté Donald Trump.
"153 tonnes de bombes" largués par Israël sur Gaza dimanche (...)
"Je ne comprends pas pourquoi, malgré le cessez-le-feu à Gaza, la guerre a repris", s’est indigné lundi un déplacé, Imad Nahed Issa, dans le camp de Nousseirat, où des proches pleuraient des victimes des frappes de la veille.
L’armée israélienne, qui a affirmé avoir riposté à des attaques du Hamas, démenties par le mouvement islamiste, a annoncé la mort au combat de deux soldats dimanche à Rafah, dans le sud de Gaza. L’armée a largué dimanche après ces décès "153 tonnes de bombes" sur Gaza, a affirmé Benjamin Netanyahu. (...)
Lundi, la Défense civile a fait état de quatre Gazaouis tués par des tirs israéliens à l’est de Gaza-Ville, où l’armée israélienne a dit avoir ciblé des assaillants qui s’approchaient de la "ligne jaune", la ligne de repli des troupes israéliennes à l’intérieur de la bande de Gaza, convenue dans le cadre du cessez-le-feu.
L’armée a ensuite indiqué avoir "commencé" à matérialiser la "ligne jaune" pour "établir une clarté tactique sur le terrain", avec une série de poteaux peints en jaune placés "environ tous les 200 mètres".
Depuis le 10 octobre, 80 Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens pour avoir franchi la ligne jaune, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Le Hamas au Caire pour discuter avec les médiateurs qataris et égyptiens (...)
Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de Gaza. Il exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.
Le Hamas refuse jusque-là de désarmer, réclame le retrait total israélien du territoire, et affirme qu’il entend participer à toute discussion sur l’avenir du territoire. (...)
Ce dialogue interpalestinien aborderait "la formation d’un comité d’experts indépendants chargé de la gestion de Gaza" après la guerre, selon une source proche des discussions, alors que le plan américain prône une autorité de transition formée de technocrates, chapeautée par un comité dirigé par le président américain.