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La droite contre la justice, la République en danger
#democratie #justice #Sarkozy #droite
Article mis en ligne le 28 septembre 2025

(...) jeudi 25 septembre, un ancien président de la République française a été condamné à cinq ans de prison, avec mandat de dépôt. En clair : Nicolas Sarkozy dormira en prison, au moins un temps.

À droite comme à l’extrême droite, c’est l’union sacrée. Les mêmes qui, d’ordinaire, hurlent au « laxisme de la justice », s’offusquent cette fois-ci de sa sévérité. Pire : ce n’est plus la délinquance qui les scandalise, mais la justice elle-même. Nicolas Sarkozy, à la sortie du tribunal, a tonné : « Cette injustice est un scandale », ajoutant : « Ceux qui me haïssent à ce point pensent m’humilier. »

Or, un article du code pénal stipule explicitement qu’il est interdit de jeter publiquement l’opprobre sur une décision de justice ou sur les magistrats qui l’ont rendue. Pourtant, la droite se permet ce franchissement, fragilisant un peu plus la République, dont l’un des piliers demeure l’autorité judiciaire. (...)

De fait, après la condamnation de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires européens, une large majorité a validé la sanction. À n’en pas douter, il en ira de même pour Nicolas Sarkozy. Et c’est peut-être là le plus terrible : beaucoup de nos concitoyens ne veulent pas moins d’autorité, mais davantage, au risque de rêver d’un nouveau chef autoritaire censé « remettre de l’ordre ».

Reste la question brûlante du mandat de dépôt. À droite, on crie au scandale : comment appliquer immédiatement une peine alors que le jeu des appels n’est pas épuisé ? Cette disposition a été votée récemment aussi par les députés de droite et les juges n’ont fait que l’appliquer. Généralement, elle sert à éviter une fuite ou la récidive. Ici, la présidente du tribunal a invoqué la « gravité exceptionnelle des faits » : l’entente d’un ministre de l’Intérieur avec une puissance étrangère pour truquer une élection présidentielle – ainsi que la désinvolture de Nicolas Sarkozy tout au long du procès. (...)

Alors, pourquoi tant de bruit ? Parce qu’une partie de la droite veut semer le chaos dans l’État de droit pour mieux justifier demain l’arrivée au pouvoir d’un homme ou d’une femme providentielle, autoritaire, « au-dessus des juges ». Voilà le vrai danger. Face à cela, la gauche est-elle capable de faire contrepoids ? Certains s’y essaient. D’autres restent muets (...)