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La Finlande veut faciliter la venue de travailleurs étrangers
#Finlande #migrants #immigration
Article mis en ligne le 29 juin 2025
dernière modification le 27 juin 2025

La Finlande a réformé sa loi sur les étrangers pour offrir plus de flexibilité aux travailleurs migrants. Ces modifications pourraient concerner un peu plus de 51 000 personnes dans le pays disposant d’un permis de séjour lié à leur emploi.

(...) Ces modifications sont conformes à une directive de l’Union européenne (UE) qui doit être mise en oeuvre dans tous les États membres d’ici mai 2026.

Les changements sont entrés en vigueur le 11 juin et pourraient concerner un peu plus de 51 000 étrangers dont le droit de séjour est lié au travail, selon les données du gouvernement finlandais datant de septembre 2024.

Un porte-parole du ministère finlandais de l’Emploi a néanmoins précisé à InfoMigrants qu’il était difficile pour le moment de donner un chiffre exact, étant donné qu’il est encore trop tôt pour évaluer l’impact de la réforme. (...)

Nouvelles règles

Selon le ministère, les nouvelles règles visent à "élargir la portée du droit de travailler en vertu d’un permis de séjour pour travailleur salarié... et à faciliter la réembauche des migrants".

Le gouvernement ajoute qu’il veut s’assurer que "le chômage en lui-même ne constitue pas un motif de retrait d’un permis de séjour lié au travail, à condition que la période de chômage ne dépasse pas trois mois pendant la durée de validité de ce permis, ou six mois si le ressortissant d’un pays tiers a été titulaire du permis de séjour pendant plus de deux ans". (...)

Le communiqué de presse souligne qu’avant cette réforme, le permis de séjour pour travailleur salarié ne donnait le droit de travailler que dans les secteurs spécifiques pour lesquels le permis avait été délivré.

Désormais, il est également possible de se servir de la période de protection de trois mois pour demander à travailler dans d’autres domaines, notamment les secteurs sous tension et en quête de main d’oeuvre. (...)

Préférence nationale

Les Services de l’immigration avertissent que les autorités se donnent la possibilité de vérifier qu’il n’y ait pas de main-d’œuvre disponible en Finlande ou dans l’UE pour l’emploi visé, avant de donner droit à une personne de l’extérieur du pays ou de l’UE de s’installer. (...)

Les nouvelles lois pourraient créer plus d’instabilité pour les migrants

Malgré cette évolution législative, les critiques estiment que la période de protection associée au permis de séjour est bien trop courte pour pouvoir trouver un nouvel emploi en Finlande, et que les nouvelles lois ne feront qu’accroître l’instabilité pour les migrants.

En octobre 2024, InfoMigrants avait couvert un salon de l’emploi en Finlande. Des candidats internationaux affirmaient alors qu’il est très difficile de trouver du travail en Finlande en raison du niveau élevé des exigences linguistiques, même pour des emplois peu rémunérés et relativement peu qualifiés.

Lors de ce salon de l’emploi à Oulu, dans le centre de la Finlande, un candidat marocain assurait avoir postulé à 250 emplois sur deux ans. Selon lui, il est quasiment impossible de trouver du travail sans parler couramment le finnois.

Erna Bodström, chercheuse à l’Institut finlandais de la migration, avait expliqué à InfoMigrants en 2024 : "Le gouvernement apporte des changements [à la législation sur l’immigration] par petits morceaux, dont la plupart peuvent sembler ne pas avoir de conséquences sur un plan individuel. Mais si l’on considère l’ensemble du tableau, on constate qu’il est beaucoup plus difficile d’établir une vie stable ici en Finlande mais aussi de venir en Finlande en premier lieu."

Même les Finlandais peuvent avoir besoin de six mois ou plus pour trouver un nouvel emploi (...)

Les candidats dont le nom n’est pas finlandais peuvent se heurter au racisme. Une étude réalisée en 2022 par l’université d’Helsinki montre que les employeurs ont tendance à préférer les candidats finlandais aux candidats étrangers. (...)