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"La Syrie reste notre pays" : le parcours des réfugiés, un an après la chute de Bachar el-Assad
#Syrie #refugies #migrants #immigration
Article mis en ligne le 11 décembre 2025
dernière modification le 9 décembre 2025

(...) premier anniversaire de la chute de Bachar el-Assad. Un an après la fin du régime, près de 1,2 million de réfugiés syriens ont fait le choix de rentrer dans leur pays, selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU. Ils étaient plus de 6 millions disséminés à travers le monde, dont 45 000 en France. Mais tous n’ont pas encore franchi le pas. Entre instabilité politique, pays exsangue et économie ruinée, beaucoup hésitent.

Depuis mai 2024, la France a mis en place un sauf-conduit exceptionnel, permettant aux réfugiés syriens de rentrer chez eux pour une durée maximale de trois mois. Une mesure qui leur permet de retrouver leurs proches et de jauger l’état du pays – sans perdre leur statut.

Samer et sa famille en ont profité. Depuis un mois, ils ont posé leurs valises dans un appartement spacieux des faubourgs de Damas, mettant fin à 12 années d’exil, d’abord en Turquie, puis en France. "La situation ici n’est pas vraiment stable, je le sais… Mais nous étions engagés dans les rangs de la révolution. Nous nous devions de rentrer", explique le père de famille. (...)

En France, Samer et les siens ont pourtant laissé derrière eux une vie établie, dans un village de l’est du pays, en renonçant à leur statut de réfugiés. "En réalité, c’était vraiment le paradis, avec des fleuves partout. Parfois, je montre les photos de notre village à des amis syriens et ils me disent : ’’Tu es fou ! Tu as laissé ta vie là-bas pour venir ici ?’’ Mais ici, ça reste notre pays", poursuit-il.

Leurs filles, nées en Turquie, n’avaient jamais mis les pieds en Syrie. "Elles nous ont vraiment surpris. Leur bonheur ici est difficile à décrire. On a chaque fois dû recommencer notre vie depuis zéro. J’espère que ce sera la dernière", souffle leur mère.

"Comme depuis 14 ans, ce n’est toujours pas mon choix"

D’autres n’ont pas encore fait ce choix. Bushra vit en France depuis quatre ans. Elle a obtenu un sauf-conduit qui lui permet de rentrer une seule fois en Syrie, tout en conservant son statut de réfugié :

"J’avais construit ma vie en France : mes amis, la famille que j’ai choisie, ma maison, mon travail... Et en même temps, je récupère un peu mon pays. C’était obligatoire que je puisse y aller."

Dans quelques jours, pourtant, elle devra de nouveau quitter la Syrie, son pays. "Je suis très frustrée, très triste de devoir partir. Pas parce que je veux partir, mais parce que, comme depuis 14 ans, ce n’est toujours pas mon choix", ponctue-t-elle.