
Il nous faut bien remettre les choses dans leur contexte lorsque nous
découvrons l’article écrit par la presse-collabo à propos du bâtiment
vacant réquisitionné par le DAL ; rue Planterose, pour loger des familles
à la rue.
Le ton d’esclandre criminalise l’action du DAL, qui met des mamies à la
rue, viole leur bien et fait dormir des indigènes dans leur lit… Tout un
ton qui voudrait laisser croire que cette personne serait partie en
vacances quelques jours pour retrouver à son retour son domicile, envahi
par des sans papiers…
Alors que cet immeuble était vacant depuis plus de 6
mois, assurément, car des individu-e-s proches du Droit Au Logement
l’avaient déjà trouvé ouvert en Janvier. Il n’y avait pas eu de passage
depuis lors. Et le bâtiment avait été repéré et demeurait inhabité depuis
bien plus de temps. Le bâtiment est vétuste, inadapté à l’habitation
confortable pour une personne agée, poussiéreux, il ne reste que quelques
vieux meubles vides, le courrier s’entasse sur le pas de porte : tous les
signes d’un logement vacant. Après recherche, il s’est avéré que la
propriétaire résidait au 5 rue Vauban à Equerdreville, en banlieue Ouest
de Cherbourg.
De plus, le jour où le fils de la propriétaire s’est rendu à l’immeuble
pour constater l’occupation des lieux avec la police, il a déclaré après
avoir contacté sa mère qu’il ne voulait pas engager de procédure
d’expulsion, et que les occupant-e-s pouvaient rester jusqu’au mois de
septembre, où l’immeuble devrait être visité et examiné pour réaliser des
travaux. Les policiers présents ce jour là peuvent le confirmer de bonne
foi.
Cet article et les accusations portées sur le DAL sont les conséquences :
– de la démission du Prefet à son obligation de loger ces familles.
– du choix de défense de l’avocat de la proprietaire, à savoir encourager
un retour précipité de la propriétaire qui ne devait rentrer que bien plus
tard, en septembre pour commencer des travaux dans son immeuble, afin
d’accélérer l’expulsion, menaçant d’envoyer dix nervis pour vider les
lieux lors de notre premier entretien téléphonique, et ne reconnaissant
même pas les lois primaires concernant le logement à savoir que
l’évacuation d’un immeuble, qu’il s’agisse de locataires ou d’occupant-e-s
sans droit ni titre, nécessite une procédure d’expulsion.
– du climat politique qui cède un large espace d’expression des idées
fascistes, racistes, patriotiques.
Tout cela n’est que l’Alibi parfait et attendu du gouvernement pour
s’attaquer aux initiatives autogestionnaires aux quelles participe
l’association Droit Au Logement. L’Etat Policier a enfin une occasion de
réprimer les actes de solidarité et de réappropriation, grâce à une sur
médiatisation qui nous aveux la large place laissée aux réactions
fascistes dans le champs médiatique. Laquelle laisse à l’extrème droite
l’occasion rêvée de déverser sa haine nationaliste, identitaire et
xénophobe.
Tout cela représente ceux/celles qui incarnent le bras droit de l’état
raciste, expulseur, l’état qui traque et affame, l’état qui rafle à
Barbès, l’état qui enferme à Vincennes, l’état Policier qui déloge,
frappe, éborgne, tue. L’Etat qui va exactement dans le même sens que les
idées d’extrême droite qui ont déjà commencé à faire leurs provocations.
L’article complètement hors contexte à fait le tour du web, remit à toutes
les sauces, et les fachos se font une orgie de propos haineux et
d’esclandre. La boite vocale et mail du DAL sont inondées de menaces et de
propos haineux. Une "militante" est particulièrement visée. Des menaces
envers les familles également tournent sur les réseaux fascistes.
Un collectif de soutien à la propriétaire s’est créé, et souhaite attaquer
le DAL grâce à l’aide bénévole de Gilbert Collard, Président du comité de
soutien de Marine LePen et député de la 2e circonscription du Gard,
exigeant la dissolution du DAL local et national et l’abrogation de la loi
des 48h pour les squats.
Le DAL ne se veut pas adversaire de particuliers, et regrette d’avoir pu
porter atteinte à cette femme.
Par contre il ne cessera de faire face aux injustices de la « justice »
elle-même, il continuera à dénoncer le zèle d’un système racial*,
inégalitaire et ségrégationniste, il continuera à acter la solidarité par
la réquisition, au dépens de la propriété privée, de la spéculation et de
la gentrification.
• : « Parler de régime racial signifie que sur un territoire donné,
règnent des relations de pouvoir spécifiques entre les races, les
identités sociales codées par la race, existent les unes par rapport aux
autres, et que les unes –l’une plus exactement- en dominent d’autres »
Emmanuel Delgado Hoch – Race Rebelle
Un toit est plus qu’un droit, il est une nécessité vitale, et il n’y a pas
de débat à ouvrir sur cette affirmation, et puisque la loi française place
le droit à la propriété privée au dessus du droit au logement, nous
agiront hors la loi, quitte à choquer vos consciences laminées par la
bonne morale et le citoyenisme délateur. Nous resterons solidaires et
figurant-e-s des actes de réappropriation et d’auto-organisation des
personnes discriminées. Nous encourageons la détermination de l’initiative
émancipatrice et l’appuieront de toute notre fougue car c’est la meilleur
réponse au mépris politique et sociétale que vivent les immigré-e-s.
Il faut faire tourner l’information et démentir l’article qui circule,
dans tous nos réseaux. Ne laissons pas l’extrême droite s’installer, ne la
laissons pas prendre la parole, ne la laissons pas se saisir de l’opinion
publique.