Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24/AFP
Le "conclave" sur les retraites s’enlise, une ultime réunion convoquée le 23 juin
#retraites
Article mis en ligne le 21 juin 2025
dernière modification le 19 juin 2025

Une journée supplémentaire, le lundi 23 juin, a été ajoutée au "conclave" sur les retraites, qui devait s’achever ce mardi. Certains partenaires sociaux, dont le Medef et la CFTC, ne savent pas encore s’ils s’y rendront.

Entamé il y a trois mois et demi, le "conclave" sur les retraites n’a pas débouché sur un accord mardi 17 juin, date butoir prévue, et une nouvelle – et ultime – réunion a été annoncée pour le 23 juin, avec beaucoup de flou sur le contenu et les participants. À l’issue d’une longue journée de tensions et de grincements de la part des syndicats, et alors qu’il était quasiment minuit, la CFDT et la CFTC, deux des partenaires sociaux à la table des négociations depuis le 27 février, ont annoncé cet ultime round.

Et ce malgré la volonté affichée en début de journée par la CFDT de conclure comme prévu les négociations ce mardi, malgré la proposition du Premier ministre lundi d’accorder quelques jours supplémentaires aux cinq partenaires encore présents : CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. (...)

Dans la foulée, le Medef, principal représentant du patronat et accusé par les syndicats d’être à l’origine du blocage, a également indiqué ne pas avoir décidé s’il serait autour de la table lundi. (...)

Une longue journée de négociations infructueuses

Une conclusion un peu confuse, loin de l’accord que Matignon avait promis de soumettre au Parlement, au terme d’une journée de discussions laborieuses, dont le refrain avait été entonné dès la mi-journée : "La négociation n’a pas avancé", avait ainsi brossé peu avant midi Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, agitant le spectre d’un échec. (...)

Lors de cette longue journée, les syndicats ont rappelé qu’ils voulaient en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.

Parmi les autres "points durs", la CFTC a également mis comme "ligne rouge" – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.
Un processus destiné à relancer la réforme qui s’éternise

Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une "prime" pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.

"Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée", a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.

Même si cela ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans.

Ce qui n’est pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat peut lâcher en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales. (...)

L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.

FO avait claqué la porte dès la première réunion le 27 février, la CGT et l’U2P (organe patronal pour les artisans) avaient à leur tour quitté mi-mars ce processus prévu initialement pour s’achever le 28 mai.