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Le dilemme de la prudence : l’inaction du Chili face au génocide à Gaza et le leadership audacieux du Brésil
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #genocide #Bresil #Chili
Article mis en ligne le 3 août 2025
dernière modification le 2 août 2025

JE VOUS PARLE, MONSIEUR LE PRÉSIDENT :

Alors que le Brésil fait un pas en avant avec des sanctions fermes, l’éternel « soyons prudents » du président Boric se révèle être une inaction qui condamne le Chili à rester un simple spectateur face au processus historique du génocide.

Cet éditorial analyse de manière critique la divergence entre les réponses du Chili et du Brésil face au génocide à Gaza. Il soutient que, tandis que le Brésil impose des sanctions militaires et diplomatiques comme expression d’un leadership audacieux et pragmatique, la position du Chili, ancrée dans une prudence devenue inopérance, représente une abdication du devoir moral. L’inaction chilienne n’est pas une stratégie diplomatique viable. L’ouverture récente du débat sur la reconnaissance de la Palestine dans des pays occidentaux souligne l’inutilité de cette prudence.

Le gouvernement de Boric et le Parlement chilien doivent répondre à l’impératif historique et rejoindre un front commun capable de freiner le génocide. Le président Boric lui-même a qualifié formellement les faits à Gaza de « génocide ». Cette reconnaissance verbale place le Chili, du moins dans le discours, du bon côté de l’histoire. Mais cet acte politique et moral, d’un courage indéniable au départ, exige une conséquence logique : agir avec cohérence. Il n’y a plus de place pour invoquer la prudence traditionnelle comme justification d’une inaction ou d’une modération excessive. Lorsque le crime a été nommé, une ligne a été tracée qui oblige à prendre position par des actes.

La nouvelle selon laquelle le Brésil a imposé des sanctions fermes contre Israël — suspendant les exportations militaires, retirant son ambassadeur et s’associant à la procédure devant la Cour internationale de Justice — est un phare qui éclaire l’obscurité de l’inaction et un miroir dans lequel le Chili doit se regarder. (...)

Des pays traditionnellement alignés sur l’Occident — y compris certains ayant des liens étroits avec Israël — envoient des signaux clairs : le statu quo n’est plus tenable. Le débat sur la reconnaissance de l’État palestinien n’est plus tabou, même dans des pays comme le Canada, ce qui souligne l’inanité de la prudence chilienne.

La seule « perte » réelle serait des tensions diplomatiques et certains coûts commerciaux bien pâles face à la gravité du crime. L’histoire jugera sévèrement ceux qui sont restés dans le confort de l’inaction pendant que la barbarie continuait. La prudence, dans ce contexte, n’est pas de la sagesse mais une renonciation, et son prix sera historique et moral. (...)

Cet éditorial n’exige pas d’impulsivité, mais de la cohérence. Il ne s’agit pas d’agir sous pression, mais de faire ce qui est juste — car il a déjà été dit que ce qui se passe est inadmissible. Le Congrès, qui a entendu à juste titre le cri de la société civile, doit comprendre que la paralysie est aussi une forme de complicité. Dans ce moment historique, certaines ambiguïtés coûtent des vies.

Car si le Chili, ayant déjà nommé le génocide, continue d’opter pour la prudence, c’est l’humanité entière qui paiera ce moment historique dans le sang — comme cela a toujours été le cas lorsque l’on s’est tu face à l’horreur.

Respectueusement,
Claudia Aranda