Les pratiques thérapeutiques visant à « guérir » l’homosexualité sont sur le point d’être punies par la loi. Une majorité de la Tweede Kamer, la chambre basse du parlement néerlandais, a voté en faveur d’un projet de loi présenté par le D66 et le VVD qui garantit cela. Lors d’un débat la semaine dernière, il est apparu clairement que les auteurs du projet, après quelques ajustements, avaient convaincu certains opposants de reconsidérer leur position.
Il est apparu que le sujet était sensible pour les partis conservateurs. Ils craignaient que même les « conversations pastorales » au sein des cercles religieux, par exemple sur le genre ou l’orientation sexuelle, puissent devenir punissables. Les initiateurs ont précisé que seule la tentative de supprimer ou de modifier l’orientation sexuelle d’une personne de manière « systématique » ou « intrusive » constituerait une infraction pénale.
La semaine dernière, le BBB a indiqué lors d’un débat qu’il voterait en faveur du projet de loi après cette clarification, ce qui a permis d’atteindre la majorité. Lors du vote de mardi, il est apparu clairement que le NSC et le CDA étaient également suffisamment rassurés. Comme prévu, le SGP et le ChristenUnie ont voté contre.
« L’amour n’a pas besoin d’être guéri », a déclaré Wieke Paulusma, députée du D66. « Avec cette loi, nous protégeons les personnes vulnérables contre les pratiques néfastes qui mettent en danger leur santé et leur sécurité. C’est un choix en faveur de la liberté, de l’égalité et de la dignité humaine. »
Le COC, une organisation qui défend les droits des personnes LGBTI+, a salué cette décision.
« C’est une victoire majeure », a déclaré un porte-parole. « L’identité de genre et l’orientation sexuelle ne peuvent pas être changées. Prétendre le contraire cause des dommages irréversibles. »
Le porte-parole a déclaré que le COC avait reçu des réactions extrêmement positives de la part de personnes qui avaient été soumises à des thérapies visant à « guérir » l’homosexualité. « Elles ont enfin obtenu la reconnaissance qu’il n’y avait rien de mal chez elles, mais chez les personnes qui les ont soumises à ces thérapies. »
Le COC espère que cette interdiction incitera les groupes religieux et autres à cesser de traiter l’homosexualité comme une maladie. « Car cela détruit des vies. »
Le projet de loi devrait être débattu au Sénat dans les prochains mois.