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Le pouvoir, nom masculin : l’index de féminisation du pouvoir
#femmes #pouvoirs
Article mis en ligne le 30 avril 2025
dernière modification le 29 avril 2025

Les femmes ont longtemps été formellement exclues du pouvoir. Après plus d’un siècle de luttes féministes, ce n’est que le 29 avril 1945 que les femmes françaises ont pu exercer pour la première fois le droit de vote.

Qu’en est-il 80 ans plus tard ? Si les femmes se sont progressivement fait une place dans les sphères de pouvoir et que des lois ont été adoptées pour faire de la parité un principe de la vie politique française, le compte n’y est toujours pas.

Oxfam France lance son premier index de la féminisation du pouvoir et étudie précisément la place des femmes au sommet du pouvoir public et politique français : nous avons ainsi calculé que le taux de féminisation du pouvoir en France est aujourd’hui seulement de 28%.

Féminisation du pouvoir : les chiffres-clés

En 2025 en France :

Pouvoir exécutif : le taux de parité est de 29,6% ;
Pouvoir parlementaire : le taux de parité est de 38,6% ;
Pouvoir local : le taux de parité est de 25% ;
Autres pouvoir : le taux de parité est de 19,7% ;
Dans le monde : les femmes représentent 11,9% des cheffes d’Etat, 8,3% des cheffes de gouvernement, 22,9% des ministres, 27,2% des parlementaires.

Le pouvoir, une affaire encore largement masculine en France

Il y a 80 ans, les femmes votaient pour la première fois en France pour les élections municipales, après un long combat qui commence dès la Révolution Française. Mais depuis, si les femmes ont intégré le corps électoral, elles sont restées très peu représentées dans les plus hautes sphères du pouvoir français.

Lorsqu’il y a eu des progrès en matière de parité, ils ne sont pas arrivés par miracle. Au début des années 2000, les lois sur la parité ont permis une accélération de la féminisation du pouvoir. Mais notre Index montre, qu’encore aujourd’hui, le chemin qui reste à parcourir est long : en 2025, il y a seulement 28% de femmes aux postes clefs du pouvoir en France.
Pouvoir exécutif et pouvoir parlementaire : état des lieux de la féminisation

La France n’a encore jamais connu de femme présidente et, depuis la proclamation de la Vème République, le Gouvernement français n’a été dirigé par une femme que 3,8% du temps. Par ailleurs, si la parité s’est progressivement imposée comme un principe politique lors de la composition des gouvernements – le gouvernement de François Bayrou est aujourd’hui strictement paritaire -, elle disparait dès qu’on examine le nombre de femmes dans les postes régaliens considérés comme les plus influents. Dans le gouvernement actuel, aucun de ces postes régaliens n’est occupé par une femme.

Du côté du Parlement, la parité n’a jamais été atteinte. (...)

Féminisation du pouvoir : et dans le monde ?

Selon notre Index, les femmes représentent seulement 11,9% des cheffes d’Etat à l’échelle mondiale et 8,3% des cheffes de gouvernement.

Les Nations unies ont alerté sur le retard des objectifs en matière d’égalité de genre et estiment qu’il faudra attendre au moins 130 ans pour atteindre la parité au niveau politique à l’échelle mondiale.
Les recommandations d’Oxfam France

A travers cet Index, Oxfam appelle à un nouvel élan de la féminisation du pouvoir, avec l’adoption de mesures phares notamment via :

  • L’instauration de règles de parité dans la formation du gouvernement et dans l’attribution des postes régaliens, ainsi que dans la formation des cabinets ministériels et des directions de cabinet ;
  • Des modes de scrutin qui favorisent la parité ;
  • Des critères d’éga-conditionnalités pour les partis politiques et des sanctions plus lourdes pour les partis qui s’éloignent de l’égalité ;

Toutes nos recommandations sont disponibles dans notre Index.

Lire aussi :

 (Ouest-France)
TRIBUNE. Maires, députées… Les femmes toujours « sous-représentées dans les sphères du pouvoir »

Quatre-vingts années après un premier vote historique d’électrices en France, seulement 28 % de femmes occupent les postes clés dans le milieu politique, celui de la justice ou au sein des administrations. C’est ce que révèle Oxfam ce mardi 29 avril 2025, à l’occasion de cette date anniversaire. Dans l’Hexagone, « le pouvoir est encore une affaire d’hommes », déplore l’association dans une tribune dévoilée par « Ouest-France ». (...)

Retrouvez la tribune de l’Oxfam parue dans les colonnes d’Ouest-France :
« 80 ans du premier vote des femmes : nous demandons une nouvelle étape de la parité en politique ! »

Après des décennies de combats menés par des figures de proue telles qu’Olympe de Gouges et Hubertine Auclert, les femmes sortaient du statut de « citoyennes passives » dans lequel les hommes les avaient enfermées, pour devenir enfin électrices et éligibles.

Quatre-vingts ans plus tard, beaucoup de chemin a été parcouru, et nous pensons à toutes celles qui ont ouvert la voie. Depuis 1999, l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives est inscrit dans notre Constitution. Mais le compte n’y est pas. Les lois sur la parité ont, certes, accéléré la féminisation du pouvoir, mais elles ne permettent pas d’atteindre la parité, notamment à la tête des exécutifs.

Il faut souligner les progrès, comme un gouvernement strictement paritaire et une femme présidente de l’une des deux chambres du Parlement. Mais ce n’est pas suffisant. (...)

Si les règles du jeu ne suffisent pas, il faut les renforcer. Le Haut conseil à l’égalité avait appelé dès 2022 à un acte II de la parité et a formulé des recommandations concrètes qui doivent être étudiées, telles que la modification de nos modes de scrutin, la responsabilisation des partis politiques, le renforcement des sanctions et une meilleure compatibilité entre engagement politique, vie personnelle et vie familiale. (...)

voir la liste des signataires de la tribune (...)