
Après un discours dénonçant les idées d’extrême droite, le comité du Souvenir français de Wœrth a été « mis en veille » par la direction régionale. Benoît Sigrist, qui a prononcé le discours, est visé par une plainte du député RN Théo Bernhardt auquel l’association est allée jusqu’à présenter des excuses.
Sur une estrade montée pour l’occasion à Morsbronn-les-Bains, au nord de l’Alsace, Benoît Sigrist se lance dans une tirade contre les « idéologies brunes et nauséabondes […] d’extrême droite », en « recherche incessante de boucs émissaires » et qui créent un contexte favorable aux guerres.
Dans le public, le député du Rassemblement national (RN) de la 8e circonscription du Bas-Rhin, Théo Bernhardt, n’apprécie pas. Pour lui, ce discours est une « insulte envers les 13 millions d’électeurs du Rassemblement national ». Il attend la fin de la cérémonie pour confronter Benoît Sigrist en personne. Le lendemain, l’élu de 25 ans annonce dans une vidéo sur les réseaux sociaux qu’il porte plainte pour diffamation publique.
Immédiatement, Benoît Sigrist reçoit des dizaines de messages et commentaires haineux sur les réseaux sociaux. Mardi 12 août, le délégué régional adjoint du Souvenir français appelle Benoît Sigrist, mais plutôt que de lui apporter son aide et son soutien, il lui annonce que son comité est désormais « mis en veille ».
Excuses au député RN
Joint par téléphone, Benoît Sigrist, 56 ans dont dix-sept passés à animer le comité de Wœrth, s’avoue déçu par la réaction de son association (...)
Avant de recevoir l’appel de sa direction, Benoît Sigrist apprend par un article de Libération que Fabrice Jaouën a présenté les excuses du Souvenir français à Théo Bernhardt. Une démarche que le responsable régional refuse de détailler à Rue89 Strasbourg. Le député du RN confirme cependant que le délégué général l’a appelé, ce qu’il n’a pas pris la peine de faire pour Benoît Sigrist. Le président du comité de Wœrth a seulement reçu un courriel jeudi 7 août, lendemain du discours, demandant sa version des faits, puis un appel du délégué adjoint lui annonçant sa mise à l’écart. (...)