
Xavier Sauvignet, l’avocat de Danièle Obono, a abordé la question de la satire.
Entre la 1ère instance et l’appel, l’avocat de Valeurs Actuelles a fait de nombreux ajouts en ce sens : caractériser ce texte de satire pour l’excuser.
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— Amina Damerdji (@amina_damerdji) September 22, 2022
Xavier Sauvignet en conclut que « cette satire profondément raciste ne saurait neutraliser l’injure puisqu’elle procède elle-même de l’injure. »
La revendication de cette tradition littéraire ne peut donc pas servir ici de bouclier judiciaire.
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— Amina Damerdji (@amina_damerdji) September 22, 2022
On appelle pacte de fiction la feintise partagée entre l’auteur et le lecteur (qui nous permet de lire une histoire comme si elle était vraie et d’en éprouver un certain plaisir).
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Cette notion de « pacte de haine » ouvre des voies d’analyse textuelle passionnantes.
Rendu du jugement le 10 novembre !
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Lire aussi :
Procès en appel de Valeurs Actuelles contre Danièle Obono : 10 000 euros d’amende requis
L’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles est poursuivi par Danièle Obono pour « injure publique raciste » après avoir publié, en 2020, un récit caricaturant la députée LFI en esclave
Dix mille euros d’amende ont été requis jeudi devant la cour d’appel de Paris contre le directeur et deux journalistes de l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs actuelles pour injure publique raciste envers la députée LFI Danièle Obono.
En août 2020, le magazine avait publié un récit de sept pages intitulé « Obono l’Africaine », où il racontait comment l’élue de Paris née au Gabon, dépeinte en esclave, expérimentait « la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage » au XVIIIe siècle.
L’article, accompagné de dessins représentant la députée collier en fer au cou, avait été condamné unanimement par toute la classe politique, le président Emmanuel Macron en tête.
En première instance en octobre 2021, le directeur de la rédaction Geoffroy Lejeune, le journaliste Laurent Jullien et le directeur de la publication Erik Monjalous avaient été condamnés à une amende de 1 500 euros chacun et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono.
Une « humiliation »
À la barre de la cour d’appel, l’élue est venue dire qu’elle ressentait « toujours un certain inconfort » depuis cette affaire. « Les références des images, les justifications qui sont faites autour, je ressens toujours l’injustice qui m’a été faite et l’humiliation que cela a été », a-t-elle dit. (...)