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Huffington Post
Le réseau social d’Elon Musk visé par une enquête pour ingérence en France
#X #Musk #UE #algorithmes #Frane
Article mis en ligne le 15 juillet 2025
dernière modification le 12 juillet 2025

(...) L’enquête a été ouverte mercredi 9 juillet, a fait savoir la procureure de Paris Laure ce vendredi. Cela intervient après deux signalements reçus le 12 janvier, qui « faisaient état de l’utilisation supposée de l’algorithme de X (ex-Twitter) à des fins d’ingérence étrangère », détaille le ministère public.

Le premier provenait du député macroniste des Côtes-d’Armor spécialistes de ces questions, Eric Bothorel. Il alertait le parquet sur « les récents changements d’algorithme de X, ainsi que les ingérences apparentes dans sa gestion depuis son acquisition par Elon Musk » en 2022.

(...) Il soulignait une « réduction de la diversité des voix et des options », une plateforme qui s’éloigne d’un objectif de « garantir un environnement sûr et respectueux à tous », un « manque de clarté quant aux critères qui ont conduit aux changements d’algorithmes et aux décisions de modération », ainsi que des « interventions personnelles d’Elon Musk ».
« Modification majeure dans l’algorithme »

Dans un communiqué publié ce vendredi 10 juillet, Eric Bothorel s’est dit « très heureux que la justice française se donne les moyens de lutter contre ces ingérences étrangères. » « La démocratie est un bien trop fragile pour laisser des apprentis sorciers, propriétaires de plateformes numériques, nous dire quoi penser, pour qui voter voire qui haïr », a-t-il ajouté.

Selon les informations du Canard enchaîné en février, le second signalement provenait d’un directeur de cybersécurité dans la fonction publique, qui s’inquiétait d’« une modification majeure dans l’algorithme utilisé par la plateforme X qui propose aujourd’hui énormément de contenus politique haineux, racistes, anti-LGBT+, homophobes et qui visent donc à biaiser le débat démocratique en France ». (...)

L’enquête a été confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale, et porte « notamment » sur les infractions suivantes : altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée, ainsi qu’extraction frauduleuse de données d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée. À ce stade, la qualification pénale évoquée dans le communiqué ne comporte pas la circonstance aggravante d’ingérence étrangère, prévue par une loi promulguée en juillet 2024, mais cela peut évoluer en cours d’enquête.
Enquête européenne

Le patron de X France, Laurent Buanec, avait assuré le 22 janvier sur son réseau social que « X a des règles strictes, claires et publiques visant à protéger la plateforme des discours de haine », « lutte contre la désinformation » et que son algorithme « est construit de manière à éviter de vous proposer des contenus de type haineux. »

Elon Musk s’exprime très régulièrement sur l’actualité domestique et internationale sur X, et a été ces derniers mois accusé de vouloir influencer le débat démocratique en Grande-Bretagne ou en Allemagne, où se sont tenues des élections législatives en février. Fin décembre, il avait ainsi estimé dans un message sur X que « seule l’AfD », formation d’extrême droite allemande, « peut sauver l’Allemagne ».

Le commentaire avait suscité un vif émoi en Europe. L’ex-commissaire européen au Numérique Thierry Breton avait alors qualifié la remarque « d’ingérence étrangère ». Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot avait exhorté Bruxelles début janvier à protéger les États membres de l’UE contre les ingérences dans le débat public européen.

Au niveau européen, la Commission européenne a ouvert en décembre 2023 une « enquête formelle » visant X. Le réseau a été mis en cause formellement en juillet 2024 pour plusieurs infractions présumées (...)