
Carolyn Merchant nous offre une grille de lecture implacable pour comprendre la crise écologique actuelle : notre volonté de dominer la nature, de la réduire à une ressource exploitable, se retourne aujourd’hui contre nous. Cette idée résonne étrangement avec le concept du « colonisateur colonisé » d’Aimé Césaire. Tout comme le colonialisme déshumanise autant le colonisé que le colonisateur, notre exploitation effrénée de la nature finit par ébranler les fondements mêmes de nos sociétés.
Un effet boomerang implacable
La vision mécaniste de la nature, née de la révolution scientifique, a justifié une exploitation sans limites. Mais cette exploitation intensive a engendré une crise écologique qui menace désormais nos sociétés, y compris les plus industrialisées, principales responsables de cette situation. Le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution… autant de manifestations de ce « retour du refoulé » écologique.
L’aveuglement des dominants (...)
Nous persistons dans une fuite en avant technologique, croyant pouvoir résoudre les problèmes créés par la technologie avec toujours plus de technologie.
Vers une décolonisation écologique
Tout comme Césaire appelait à une décolonisation mentale, nous devons opérer une « décolonisation écologique ». Cela implique de remettre en question notre rapport à la nature, de sortir d’une logique de domination pour adopter une approche de respect et d’interdépendance. (...)
Agir pour l’avenir
La pensée de Carolyn Merchant, combinée à celle d’Aimé Césaire, nous offre une perspective puissante pour comprendre les enjeux de la crise écologique et pour agir en conséquence. (...)