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Observatoire des multinationales (ODM)
Le système Stérin
#multinationales #Sterin
Article mis en ligne le 26 septembre 2025
dernière modification le 24 septembre 2025

Grâce aux profits générés par la Smartbox, Pierre-Édouard Stérin s’est construit un petit empire financier réunissant des start-ups, des parcs de loisirs, des chaînes de restaurants ou encore des PME de la filière nucléaire. Un empire où logique économique et projet politique sont de plus en plus entremêlés. L’Observatoire des multinationales a reconstitué l’organigramme des sociétés contrôlées par le milliardaire d’extrême droite. Explications.

Depuis quelques mois, Pierre-Édouard Stérin, entrepreneur exilé fiscal en Belgique, est au centre de l’actualité. La révélation en juillet 2024 de son projet « Périclès », doté de 150 millions d’euros sur dix ans pour faciliter la victoire électorale de l’extrême droite, à commencer par les municipales de 2026, aura fini de mettre le feu aux poudres. Auparavant, le milliardaire – libertarien et chrétien intégriste revendiqué – avait déjà attiré l’attention avec ses acquisitions ou ses tentatives d’acquisitions dans les médias ou l’édition (dont celles de Marianne et du groupe Editis, qui ont finalement échappé à leur prédateur) ainsi que par les financements accordés par le Fonds du bien commun, qu’il a créé, à des associations chrétiennes intégristes ou antiféministes. (...)

Depuis quelques mois, Pierre-Édouard Stérin, entrepreneur exilé fiscal en Belgique, est au centre de l’actualité. La révélation en juillet 2024 de son projet « Périclès », doté de 150 millions d’euros sur dix ans pour faciliter la victoire électorale de l’extrême droite, à commencer par les municipales de 2026, aura fini de mettre le feu aux poudres. Auparavant, le milliardaire – libertarien et chrétien intégriste revendiqué – avait déjà attiré l’attention avec ses acquisitions ou ses tentatives d’acquisitions dans les médias ou l’édition (dont celles de Marianne et du groupe Editis, qui ont finalement échappé à leur prédateur) ainsi que par les financements accordés par le Fonds du bien commun, qu’il a créé, à des associations chrétiennes intégristes ou antiféministes. (...)

Depuis quelques mois, les révélations se succèdent qui montrent l’ampleur de ses investissements au service de causes réactionnaires : projet de « lotissement chrétien » abandonné du fait des résistances locales (Monasphère), « internat catholique d’excellence » (Académie Saint-Louis), alliance avec les médias Bolloré pour organiser le « sommet des libertés » en juin dernier à Paris (lire notre article), discret financement de l’Université catholique de l’Ouest, liens avec le label « Plus belles fêtes de France »... Au printemps 2025, une commission d’enquête de l’Assemblée nationale tente en vain de l’auditionner pour qu’il s’explique sur son activisme politique. Son refus de s’y présenter fait aujourd’hui l’objet d’une information judiciaire. Le milliardaire réactionnaire était déjà sous le coup d’une autre enquête préliminaire pour son rôle présumé dans un système de prêts électoraux au Rassemblement national. Son bras droit François Durvye conseille les dirigeants du parti sur les questions économiques et envisagerait, selon Politico et d’autres médias, de se présenter sous sa bannière lors des prochaines élections législatives.

Si Pierre-Édouard Stérin peut se permettre d’investir des sommes conséquentes dans son projet politique, c’est grâce à la fortune accumulée dans sa première vie d’entrepreneur. (...)

Quand le politique et l’économique s’entremêlent

La frontière entre l’économique et le politique est loin d’être aussi étanche que ne cherchent parfois à le faire croire certains des partisans ou des partenaires du milliardaire libertarien-réactionnaire, à l’instar d’Arnaud Montebourg qui a affirmé n’avoir « jamais parlé politique » avec lui. Il n’y a pas d’un côté Stérin l’entrepreneur, qui serait un homme d’affaires comme les autres et dont les activités n’auraient rien à voir avec ses convictions religieuses et politiques, et d’un autre côté Stérin le financeur de la guerre culturelle et politique de l’extrême droite. C’est un seul et même personnage, comme c’est un seul et même groupe. (...)

Aussi bien en ce qui concerne le projet Périclès que pour le Fonds du bien commun, on observe cependant le même mélange des genres entre économie et politique, entre recherche de profit et défense « désintéressée » d’une cause politique, culturelle ou humanitaire. Périclès vise à financer des think tanks et des instituts de formation pour mener la bataille des idées ultra-conservatrices, mais entend également investir dans des sociétés commerciales destinées à offrir leurs services et leurs outils (rémunérés) aux candidats politiques correspondant au profil souhaité. De son côté aussi, le Fonds du bien commun ne se limite pas à une démarche purement caritative, en soutenant financièrement des associations et des projets qui défendent des valeurs chrétiennes intégristes, anti-féministes ou natalistes. Il investit aussi dans des projets lucratifs aux côtés d’« entrepreneurs sociaux »

Pierre-Édouard Stérin d’ailleurs ne s’en cache pas, qui a affirmé vouloir « faire de la politique comme on fait du business ». (...)

l’édifice tout entier repose sur des paris (plus ou moins risqués), et ne pourra fonctionner que tant que Stérin et ses acolytes continueront à trouver des partenaires et des clients prêts à faire comme si son argent n’avait pas d’odeur.

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