
La trentaine de dirigeants soutenant l’Ukraine, qui ont participé samedi à un sommet virtuel organisé par Londres, ont décidé d’exercer une "pression collective" sur la Russie. Ils soupçonnent Moscou de vouloir poursuivre la guerre, pour la pousser à accepter un cessez-le-feu.
(...) Le président français Emmanuel Macron, une des parties prenantes à cette rencontre, a estimé que Moscou n’avait pas son mot à dire si les Ukrainiens "demandaient" l’envoi de "forces alliées" dans leur pays afin de garantir un éventuel accord de paix, un scénario auquel le Kremlin s’est jusqu’à présent catégoriquement opposé.
En attendant, "la balle est dans le camp de la Russie" qui devra "devra tôt ou tard (...) s’engager dans des discussions sérieuses", a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer, selon lequel Vladimir Poutine "est celui qui essaie de retarder" les choses. (...)
Et ce, a-t-il relevé, quand l’Ukraine a montré qu’elle était "pour la paix" en acceptant un arrêt de 30 jours des hostilités tel que proposé par Washington.
Les Américains réclament une trêve au plus vite et ont dans ce but fait peser un poids considérable sur le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky, tandis que son homologue russe a évoqué des "questions importantes" à régler avant d’à son tour donner son accord.
""Le ’Oui, mais’ de la Russie ne suffit pas"
"Le ’Oui, mais’ de la Russie ne suffit pas et tous les participants à la réunion de ce (samedi) matin sont convenus d’exercer une pression collective" sur elle pour l’inciter à entériner ce plan, a insisté Keir Starmer. Si elle refuse, il faudra "accroître la pression économique", a-t-il martelé. (...)
La Russie cherche à avoir une "position plus solide" sur le champ de bataille avant d’accepter un arrêt provisoire des hostilités, a à cet égard jugé Volodymyr Zelensky, qui participait à la réunion en visioconférence depuis Kiev.
"Poutine ment aussi sur le fait qu’un cessez-le-feu est supposément trop compliqué. En réalité, tout peut être contrôlé et nous en avons discuté avec les Américains", a encore dit le président ukrainien, qui vient de désigner une équipe de négociateurs en vue de possibles pourparlers de paix.
Parallèlement, l’émissaire américain pour l’Ukraine et la Russie, Keith Kellogg, a été nommé "émissaire pour l’Ukraine" et aura la charge de "traiter directement" avec Volodymyr Zelensky, a fait savoir samedi Donald Trump.
"Si l’Ukraine demande à des forces alliées d’être sur son territoire, ce n’est pas à la Russie d’accepter ou pas" (...)
Depuis deux semaines, Keir Starmer et Emmanuel Macron s’efforcent de constituer une "coalition de pays volontaires", dont l’objectif serait de dissuader Moscou de violer cette éventuelle trêve.
Nouvelle réunion à venir pour le plan de maintien de la paix
De nombreux États européens, l’Ukraine, la Turquie, l’Otan, la Commission européenne, le Canada ou encore l’Australie ont participé au sommet virtuel pour en dessiner les contours.
La contribution des pays alliés à Kiev pourrait prendre la forme d’un envoi de soldats – un engagement que Paris, Londres et Ankara se sont dit prêts à prendre – ou d’un soutien plus logistique. Le chef du gouvernement britannique a à cet égard évoqué de "nouveaux engagements mis sur la table" samedi par un groupe "plus grand" qu’au début du mois. (...)
Les responsables militaires des pays soutenant Kiev se rencontreront en tout cas jeudi au Royaume-Uni pour discuter de la "phase opérationnelle" de leur plan de maintien de la paix en cas de trêve entre Russes et Ukrainiens après trois ans de guerre, a annoncé Keir Starmer.