
Les agressions homophobes et transphobes sont souvent commises par des proches, notamment les parents. Un rejet, source de grande souffrance, qui va parfois jusqu’au harcèlement ou aux agressions physiques.
Parmi les 1 200 cas de discriminations et violences à l’égard d’homosexuels et trans recueillis par SOS Homophobie en 2022 en France [1], 177 se sont produits au sein de leur famille ou de leur entourage proche. Plus des trois quarts (77 %) des victimes de leurs proches signalent des comportements de rejet. Un tiers des victimes subissent des insultes. 28 % se disent victimes de harcèlement. (...)
Les adolescents homosexuels sont particulièrement exposés aux réactions violentes de leurs proches. « Chez certains parents, le coming-out [2] de l’enfant entraine une volonté de l’empêcher de vivre son orientation sexuelle et/ou amoureuse, ou encore son identité de genre », soulignent les auteurs du rapport. La remise en cause de leur éducation, de leur religion et du modèle familial traditionnel conduit une partie des parents à des menaces ou à du chantage envers leurs enfants. Des formes de privation de libertés (interdiction de sortie avec le copain ou la copine, rétention de téléphone ou d’ordinateur, changement d’établissement scolaire, etc.) font peser un climat de défiance là où, en principe, les relations reposent le plus sur la confiance. (...)
Les discriminations liées à l’orientation sexuelle dans la sphère privée, qui s’exercent dans l’intimité de la famille ou des relations amicales, sont difficiles à mettre au jour et encore plus à mesurer. Les données produites par SOS Homophobie portent sur des témoignages : cela ne signifie pas que 77 % des personnes homosexuelles font l’objet de rejet de la part de leur famille, mais que 77 % de celles qui ont témoigné d’une difficulté avec leurs proches déclarent en être rejetés.
Ceci dit, la sphère privée est souvent idéalisée, présentée comme protectrice. Ces données montrent que c’est loin d’être toujours le cas. (...)