
Les Français, notamment les femmes et les enfants sont massivement contaminés au cadmium, alertent des médecins libéraux. Ils accusent les engrais phosphatés utilisés en agriculture.
Les Français, surtout les enfants et les femmes, sont massivement contaminés au cadmium via des engrais phosphatés utilisés en agriculture qui se retrouvent notamment dans les céréales du petit-déjeuner, alertent des médecins libéraux, appelant à privilégier l’alimentation bio.
« " Une explosion de la contamination des jeunes enfants existe" », liée à « " leur consommation d’aliments de la vie courante tels que les céréales du petit-déjeuner, les pains et leurs dérivés, les pommes de terre" », affirment les Unions régionales des professionnels de santé-Médecins Libéraux (URPS) et leur structure nationale dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement (...)
Ces organisations ont adressé lundi au Premier ministre, ainsi qu’aux ministres de la Santé et de l’Agriculture, un courrier, pour exprimer leur « " grande inquiétude devant la contamination des Français, particulièrement des femmes et des enfants, au cadmium" (...)
« Les enfants ont des taux déjà absolument astronomiques »
« " Les enfants ont des taux déjà absolument astronomiques" », et « " les femmes sont plus contaminées que les hommes, notamment parce qu’un quart d’entre elles ont des carences en fer" », explique le cardiologue Pierre Souvet, président de l’Association Santé environnement France (ASEF) et membre du groupe de travail santé environnementale de la Conférence nationale des URPS-Médecins libéraux.
« " Car quand vous avez un déficit en fer, l’absorption intestinale du cadmium peut être multipliée par quatre" », précise-t-il.
Les fumeurs – la cigarette en contenant – et les personnes exposées aux rejets d’activités industrielles comme la métallurgie sont aussi plus imprégnées, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Hier, l’Anses a indiqué qu’elle devrait publier « " en fin d’année" » ses travaux en cours visant à évaluer l’exposition humaine au cadmium, afin de définir « " des leviers d’action pour réduire l’imprégnation de la population française" ».
L’URPS, qui va distribuer des documents d’information dans des cabinets médicaux, milite pour la mise en place de « " stratégies de dépistage des pathologies" » chez les personnes les plus à risque. (...)
Des études ayant montré un risque accru de pathologies cardiovasculaires, de mortalité par cancer et de mortalité globale en lien avec la contamination au cadmium, cette dernière doit être « " la plus faible possible" », a plaidé l’URPS.
Et l’organisation a interpellé le gouvernement : « " Y a-t-il eu une diminution de la dose maximale autorisée de cadmium à 20 mg/kg d’engrais phosphatés, comme le préconise l’Anses dans son rapport 2021 ?" ».
Interrogé hier, le ministère de la Santé n’a pas répondu. (...)