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le monde diplomatique
Les nouveaux chiens de guerre
#guerreenUkraine #Macron #medias
Article mis en ligne le 11 avril 2024
dernière modification le 7 avril 2024

Des combats entre la France et la Russie ? Autrefois inimaginable, l’hypothèse s’est installée après les déclarations de M. Emmanuel Macron évoquant une « guerre existentielle » et l’envoi de « troupes au sol » en Ukraine. Depuis, le ton ne cesse de monter à Paris comme à Moscou. Une escalade qui semble ravir les médias français, au diapason du président de la République.

Les alchimistes ont enfin trouvé des successeurs à leur quête infructueuse. À la fin de l’hiver, les journalistes français se sont évertués à transformer une gaffe présidentielle en un joyau de l’analyse géopolitique. Il n’y a « pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée, des troupes au sol », lance M. Emmanuel Macron, le lundi 26 février 2024, à l’issue d’une réunion internationale de soutien à l’Ukraine qui vient de se conclure à Paris. « Mais, en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », prévient-il.

Dans les heures qui suivent, la déclaration du président de la République provoque une pluie de démentis. Répliquant à un partenaire français toujours trop bavard, le chancelier allemand Olaf Scholz s’en tient à quelques mots : « Une chose est claire : il n’y aura pas de troupes au sol d’États européens ou de l’OTAN [Organisation du traité de ­l’Atlantique nord] » (X, 27 février). Deux des principaux soutiens de Kiev se mettent au diapason : « Nous n’envisageons pas d’envoyer nos troupes en Ukraine et nous avons sur ce point une position commune » avec Prague, explique le premier ministre polonais Donald Tusk lors d’une conférence de presse avec son homologue tchèque. « Il n’y a aucun projet de troupes de combat de l’OTAN sur le terrain en Ukraine », renchérit auprès de l’Agence France-Presse (AFP) un responsable de cette organisation militaire pilotée par Washington.

Aux États-Unis, justement, les porte-­parole de la Maison Blanche, du département d’État et du Pentagone se relaient pour tenir la lance à incendie (...)