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Futura Sciences
Les plus grands chatbots diffusent des mensonges à leur insu
#IA #chatbots #desinformation
Article mis en ligne le 26 juin 2024
dernière modification le 23 juin 2024

Selon un rapport de l’organisme NewsGuard, la désinformation russe est parvenue à infiltrer les meilleures IA génératives. Leurs chatbots peuvent répéter avec conviction les faux narratifs du Kremlin.

Faut-il faire confiance aux chatbots sur leurs réponses liées à l’actualité ? La réponse est clairement non selon une enquête menée par la société de lutte contre la désinformation NewsGuard.

Qu’il s’agisse de ChatGPT, de Google Gemini, de Grok, Mistral ou bien de Claude, il ressort que les dix meilleurs chatbots du moment semblent sensibles à la désinformation russe. Lorsqu’on leur pose des questions sur des sujets d’actualité liés à l’Ukraine ou la Russie, les chatbots se contentent de répéter les fausses informations émanant du Kremlin et de ses affiliés disséminés sur de nombreux sites. Avec des noms, comme New York News Daily, The Houston Post et The Chicago Chronicle, ces derniers sont conçus pour ressembler à des médias américains crédibles. Paradoxalement, les sites sont alimentés en faux articles qui sont justement générés par des IAIA. À la tête de ce réseau de sites, se trouve un certain John Makk Dougan. Poursuivi par la justice aux États-Unis, cet Américain, ancien adjoint du shérif de Floride, a demandé l’asile politique à la Russie et vit à Moscou. L’exilé gère en tout 167 sites distillant la désinformation russe au niveau mondial. Le problème, c’est que les chatbots viennent y piocher leurs réponses. (...)

Les chatbots sont sensibles à la désinformation

Les enquêteurs de NewsGuard ont testé en tout 570 requêtes, ce qui en fait 57 par chatbot. Dès que les chercheurs posaient une question sur un « complot » issu de l’actualité, tout au long des tests les chatbots ont répondu par la désinformation. Parmi les allégations manifestement fausses relayées par les chatbots, figurent des complots concernant la corruption présumée du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ils évoquent aussi la fausse histoire du meurtre d’un journaliste égyptien qui aurait été organisé par la veuve du dissident russe Alexei Navalny. Les narratifs du Kremlin sont donc parvenus à se frayer un chemin dans le « cerveau » des chatbots les plus populaires.

Le plus étonnant, c’est que ces IA raccordées aux fils d’actualité n’ont pas pu passer à côté d’articles de presse décrivant ce vaste réseau de désinformation (...)

Mais il semble que la puissance de feu d’un large réseau de désinformation est suffisante pour les convaincre de la légitimité d’une fausse information (...)

Au final, il semble clair qu’il vaut mieux éviter d’utiliser un chatbot pour répondre à des questions liées à l’actualité, surtout sur des sujets à controverses. D’ailleurs, dans une autre étude récente menée par Google, il apparaissait déjà que l’IA est la principale source de désinformation en ligne.